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«Le Royaume-Uni travaille de manière intensive avec ses partenaires internationaux afin de convaincre les autorités syriennes de mettre un terme à la violence et de respecter les droits de l'Homme», a indiqué M. Hague.
«Il s'agit notamment de travailler avec nos partenaires au Conseil de sécurité des Nations unies afin d'envoyer un message fort aux autorités syriennes leur signifiant que les yeux de la communauté internationale sont tournés vers la Syrie, et avec nos partenaires de l'UE et de la région sur la possibilité de mesures supplémentaires», a-t-il ajouté, cité dans un communiqué. Le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal font circuler au sein du Conseil de sécurité un projet de condamnation de Damas, ont indiqué lundi des diplomates.
Les pays occidentaux redoublent d'efforts d'autre part pour trouver un pays asiatique candidat, afin d'empêcher la Syrie de conquérir en mai un siège au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, ajoutent d'autres diplomates.
Le projet de déclaration pourrait être rendu public mardi si les quinze pays du Conseil de sécurité parviennent à un accord unanime, a indiqué un diplomate sous couvert de l'anonymat. «Je condamne de manière véhémente toute violence infligée par les forces de sécurité syriennes aux civils qui expriment leurs opinions lors de manifestations pacifiques. Cette répression violente doit cesser. Le président (Bachar) al-Assad devrait ordonner à ses autorités de faire preuve de retenue et de répondre aux demandes légitimes de sa population en vue de réformes immédiates et véritables, et non avec une répression brutale», a estimé M. Hague.
L'armée syrienne a envoyé mardi des renforts à Deraa et tirait sur les habitants et une mosquée, au lendemain de son entrée en force dans la ville pour mater la contestation, faisant au moins 25 morts.
«De nouveaux renforts des forces de sécurité et de l'armée sont entrés à Deraa. Il y a un char sur la place Kaziet al-Balad, dans le centre» de la ville située à 100 km au sud de Damas, a indiqué un militant des droits de l'Homme, Abdallah Abazid, joint par téléphone par l'AFP. «Les tirs se poursuivent contre les habitants», a-t-il dit.
«La mosquée Abou Bakr Assidiq est la cible de tirs intensifs, et un sniper est posté sur la mosquée Bilal al-Habachi. Des chars sont postés et des barrières installées aux entrées de la ville», empêchant les gens de pénétrer à Deraa, a ajouté le militant.
Selon lui, «des soldats de la 5e division ont fait défection et se sont joints à nous et font face» à l'armée qui encercle Deraa.
Il a précisé que la maison du mufti, qui avait démissionné samedi pour protester contre la sanglante répression lancée par les forces de l'ordre, «était encerclée ce (mardi) matin, mais le mufti ne se trouvait pas chez lui».
L'eau et l'électricité étaient coupées, d'après des habitants.
La veille, au moins 25 personnes avaient été tuées dans le pilonnage intensif de cette ville agricole de 75.000 habitants, où plus de 3.000 soldats appuyés par des blindés et des chars étaient arrivés avant l'aube, selon des militants des droits de l'Homme. M. Abazid a indiqué avoir une liste nominative de 21 personnes. Depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, quelque 390 personnes ont été tuées, dont environ 160 depuis la levée de l'état d'urgence le 21 avril, selon un bilan compilé par l'AFP à partir d'ONG étrangères et de militants syriens.
D'après les autorités, qui accusent depuis le début «des gangs criminels armés» d'être à l'origine du mouvement, l'armée est entrée à Deraa «en réponse aux appels au secours lancés par les habitants pour mettre fin aux actes de sabotage et d'assassinat commis par des groupes terroristes extrémistes».
Elle a «arrêté plusieurs membres des groupes terroristes et saisi d'importantes quantités d'armes et de munitions», a dit cette source militaire, faisant état de «morts et blessés» dans les deux camps.
Ailleurs en Syrie, d'autres opérations des services de sécurité ont eu lieu lundi à al-Maadamiyeh dans la banlieue proche de Damas et à Douma, à 15 km au nord de Damas.