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Suite à la diffusion des images de l'arrestation de Strauss-Kahn : Indignation des socialistes français


Libé
Mercredi 18 Mai 2011

Suite à la diffusion des images de l'arrestation de Strauss-Kahn : Indignation des socialistes français
Les responsables socialistes français ont exprimé mardi leur consternation et leur horreur face à ce qu'ils considèrent comme « la mise à mort médiatique » de Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine.
S'ils ne remettent pas en cause le système accusatoire qui caractérise la justice américaine - c'est-à-dire qu'elle instruit exclusivement à charge -, ils estiment bafouée la présomption d'innocence due au directeur général du Fonds monétaire international (FMI).
Faire part de son indignation
Les images de l'arrestation de Dominique Strauss-Khan, menotté, à New York, pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration, et de sa comparution devant un tribunal pénal ont été retransmises par les télévisions du monde entier. Aux Etats-Unis, toute audience judiciaire peut être filmée.
La pratique de la «présentation» aux médias est légale et monnaie courante aux Etats-Unis, quelle que soit la qualité du suspect.
Les images diffusées lundi montrent un Dominique Strauss-Kahn abattu, fatigué, désorienté, avant son incarcération à la prison new-yorkaise de Rikers Island.
«La violence de ces images d'un Dominique Strauss-Kahn à qui on n'avait pas permis de se raser, fatigué, qui n'était pas habillé normalement, tout cela porte atteinte à la dignité humaine», a déclaré Elisabeth Guigou sur Europe 1.
L'ancienne ministre de la Justice est à l'origine de la loi de juin 2000 sur la présomption d'innocence.
Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, s'est déclarée «très choquée par les images».
«Heureusement en France, depuis la loi Guigou de 2000, on ne peut pas montrer quelqu'un de menotté, on ne peut pas humilier, on ne peut pas dégrader quelqu'un qui n'est pas encore jugé», a-t-elle souligné sur France Info.
L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter a fait part de son indignation en termes très vifs.
«Ce que j'ai vu hier, le spectacle de cet homme (...) exhibé, mitraillé par les photographes jusque dans la voiture où on l'apporte, c'est une mise à mort médiatique», a dit Robert Badinter sur France Inter.
«On aurait très bien pu l'amener discrètement, on a voulu cette exhibition», a commenté l'ancien garde des Sceaux, qui est un ami du couple Dominique Strauss-Kahn-Anne Sinclair. «On dit 'c'est la justice égale pour tous' - plaisanterie, dérision! En vérité, quand Strauss-Kahn est là assis au milieu des autres, il est ravalé délibérément au rang du minable dealer, sauf que le dealer, personne ne le connaît. Ce n'est même pas la double peine, c'est déjà la destruction», a-t-il poursuivi.
«C'est honteux, ça n'a rien à voir avec la justice et en particulier la justice américaine», a-t-il jugé. «Ça porte un mot, ça s'appelle une tragédie». Pour Jack Lang, qui dénonce «un lynchage», la justice américaine «peut être une justice infernale».
«La mise au pilori médiatique» du patron du FMI, qui était considéré comme le champion du Parti socialiste pour l'élection présidentielle française de 2012, «fait horreur et suscite l'écoeurement», a dit l'ancien ministre socialiste sur Europe 1. Le député socialiste du Pas-de-Calais ne juge «pas impensable» que la magistrate qui a prononcé lundi le placement en détention provisoire de Dominique Strauss-Kahn ait voulu «se payer un Français».
Elisabeth Guigou a trouvé «écœurantes» les images du directeur général du FMI, «d'une violence et d'une brutalité inouïes», et a mis en garde contre «une espèce de curiosité malsaine».
«Nous devons nous, en France, nous méfier de ça et faire très très attention à l'équilibre des informations», a-t-elle déclaré.
Dominique Strauss-Kahn comparaîtra vendredi à New York devant un jury populaire (grand jury) en vue d'une éventuelle mise en accusation. L'audience se déroulera à huis clos.


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