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Spécial fête du trône: Immuniser le changement


Narjis Rerhaye
Jeudi 30 Juillet 2009

Spécial fête du trône: Immuniser le changement
Une décennie s’achève dans la nouvelle ère. Que faut-il en retenir ? Quels constats dresser, comment appréhender cette première accumulation dans le temps et comment lire cette nouvelle génération de réformes engrangées? 10 ans, c’est à la fois peu et beaucoup dans la vie d’une Nation et d’un pays qui a fait le vœu ardent de changer, se réconcilier avec lui-même, s’arrimer à la modernité.
En 10 ans, le Maroc a fait de grands choix. D’abord le choix d’un projet de société moderne où démocratie, développement et solidarité ne sont pas des slogans ou de vains mots. C’est la libération des énergies, la confiance des Marocains en eux-mêmes et, aussi dans la Maison Maroc qui sont le fil d’Ariane d’un projet fort, audacieux, courageux, voulue et portée par cette ère nouvelle.
Retour de la confiance donc. Et cette confiance longtemps perdue a été rendue possible par des réconciliations en série. Des réconciliations exemplaires, résolument tournées vers l’avenir. Ce pays longtemps en transition a choisi de regarder dans le rétroviseur pour mieux immuniser l’avenir. C’est ainsi que le Maroc s’est réconcilié avec son passé en revisitant sa mémoire. La commission vérité est née, des pages douloureuses ont été lues, les années de braise ont été reconnues et la réparation fût.
Autre réconciliation et pas des moindres, celles effectuée avec la moitié de la société. Au pays des commandeurs des croyants, justice a été enfin rendue à la Marocaine. En adoptant un nouveau code de la famille, en levant des réserves émises par le royaume sur plusieurs articles de la convention relative à l’élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des femmes, la CEDEF, en faisant du quota et de la discrimination un instrument de participation des citoyennes de ce pays à la chose publique, le Royaume a imprimé sa volonté forte de faire son entrée en modernité.
L’Etat s’est aussi réconcilié avec ses territoires. Son action s’est alors inscrite dans une approche nouvelle de développement humain. La proximité s’est faite réalité, tous les jours, jusqu’aux coins oubliés du pays. Les oubliés du développement, les espaces marginalisés ont intégré les politiques de développement qui, désormais, ne se font plus sur le seul axe Rabat-Casa.
Le Maroc pluriel, différent, mosaïque a su, dans la foulée, donner du sens à la réconciliation identitaire. Parce que ce pays est aussi amazigh et que beaucoup ont voulu occulter, gommer, effacer cette dimension de l’identité de ce pays à la fois arabe amazigh. L’amazighité est sortie de la clandestinité. Sa reconnaissance a été faite au sommet de l’Etat. Le discours d’Ajdir, prononcé par le Souverain le 17 octobre 2001 à Khénifra a été fondateur d’un nouveau rapport à l’amazighité. Et la réconciliation de la société marocaine avec la composante amazighe de son identité a constitué un élément majeur de la nouvelle stratégie culturelle et linguistique de l’Etat
Dans le même temps, et à l’ombre de ces réconciliations, cette décennie qui s’achève a vu naître un double combat. Celui du vivre-ensemble en politique et le passage de la transition à la normalité politique. Des concepts nouveaux ont enrichi le lexique politique et le discours institutionnel est plus en phase avec ce Maroc qui change. On parle aujourd’hui de citoyenneté dans un pays qui a longtemps parlé de sujets, on parle aussi de bonne gouvernance et de développement humain. Les réformes ont comme imposé, un discours neuf, un langage politique nouveau, des valeurs renouvelées.
Entre ces réconciliations et ce vivre -ensemble marocain, le projet politique développé tout au long de cette décennie s’est mis doucement, sûrement en branle. Décliné en trois axes essentiels, il s’est appliqué à clore la parenthèse des conflits politiques, de libérer les énergies et de réformer le champ politique.
Ces grandes réformes qui tendent à forger une nouvelle manière d’appréhender l’avenir se nourrissent du développement humain. Il s’agit de regarder au plus loin, pour un meilleur développement, plus de solidarité et une vraie modernité. Les déficits sociaux restent importants, le niveau de croissance insuffisant et les acquis sollicitent une vigilance de tous les jours. Mais, et c’est le plus important, en l’espace d’une décennie, le Maroc a su, a pu inverser la tendance, se transformant en pays de tous les possibles.
Les changements naissent des acquis, et les acquis doivent être sans cesse sauvegardés parce qu’arrachés de haute lutte.
1999-2009. Une décennie s’achève, une décennie qui a été tout à la fois riche, intense et fondatrice d’une manière nouvelle d’appréhender l’avenir. Dix années de réflexion et d’action collectives pour forger, façonner et ancrer un projet de société. Le Maroc rêve de modernité, de démocratie, de développement, de solidarité. Les transformations se font progressivement, dans un flux et reflux propres à toutes les transitions. Aujourd’hui plus que jamais, c’est cette exemplarité dans l’engagement du « vivre-ensemble » qui dicte une immunisation institutionnelle contre tout retour en arrière.


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