Sonasid gagne la bataille de la compétitivité face à la concurrence étrangère

Malgré une conjoncture qui a été des plus difficiles durant l’exercice écoulé, la Société nationale de sidérurgie (Sonasid) a réussi à réaliser des résultats  satisfaisants.

En effet, le recul de la demande, notamment celle du BTP, dont la consommation de l’acier a baissé de 3% et l’augmentation des importations qui ont exercé une pression sur les prix, n’ont pas empêché le leader national de la sidérurgie de réaliser un bénéfice net de 211 millions de dirhams (MDH) au titre de l’exercice précédent, après une perte de 78 MDH en 2012, notamment grâce à l’amélioration de sa compétitivité, a affirmé, mercredi à Casablanca, Ayoub Azami, directeur général de ladite société.

Tout en exprimant sa satisfaction des résultats de son groupe, Azami n’a pas caché sa perception réaliste de ces résultats. « Ils sont certes satisfaisants mais restent précaires au vu de la volatilité du marché», a-t-il dit.

Expliquant les facteurs de cette volatilité, le DG du leader national de la sidérurgie a expliqué que «la dynamique des libres échanges n’a pas été du tout bénéfique pour ce secteur ; par contre elle demeure, selon lui,  «préjudiciable à notre économie pour des raisons qui ne relèvent pas de la compétitivité».

Détaillant ce point, Azami a expliqué que le marché mondial risque de subir d’énormes changements sur le moyen et le long termes en liaison avec l’évolution de la production ainsi que de la consommation de la Chine qui s’accapare 50% de la production mondiale de l’acier.  Selon lui, cette dernière «qui ne produit pas les matières premières mais les importe, va se trouver, dans un futur proche, avec un excédent de production, qu’elle cherchera à écouler perturbant ainsi, outre l’amont, l’aval du marché mondial de l’acier». Dans la même optique, il a ajouté que «la sidérurgie marocaine risque de constituer un dommage collatéral de la situation dans le Sud de l’Europe». Pour preuve, «le marché de l’acier espagnol est  passé de 6 fois le marché marocain à moins de la moitié sous l’effet de la  crise économique».

Evoquant les mesures «protectionnistes» arrachées après moult négociations au cours de l’exercice écoulé avec la tutelle, le DG de Sonasid a affirmé que «ces  mesures de sauvegarde, qui se sont traduisent par un droit (une taxe) additionnel, avait un effet assez faible». Ainsi, «les importations en 2013 ont atteint un niveau historique, à savoir 355.000 tonnes de rond à béton et fil machine, ce qui représente à peu près le double de 2012», a-t-il précisé.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’amélioration substantielle du résultat net de cette société cotée, Azami  a expliqué  cette évolution positive de la nouvelle stratégie d’achat de ferraille, par l’amélioration des performances industrielles, les actions relatives à la réduction des coûts et la maîtrise des frais financiers.

Toutefois, il a noté que le chiffre d’affaires de ladite société a baissé légèrement de 2% au cours de l’année 2013, à 4,63 milliards de dirhams (MMDH) contre 4,74 MMDH en 2012. Et ce, en raison d’une sensible augmentation du volume des importations et d‘une consommation réelle du rond à béton en retrait de 3% dans un marché «peu dynamique».