Sofia’’ de Meriem Ben M'barek rafle trois prix

Journées cinématographiques de Carthage


Mehdi Ouassat
Lundi 12 Novembre 2018

Après avoir été récompensé au Festival de Cannes et au Festival du film francophone d'Angoulême, le film "Sofia", de la réalisatrice marocaine Meryem Ben M'barek, a remporté trois prix lors de la 29ème édition des Journées cinématographiques de Carthage, clôturée samedi soir au Théâtre de l'Opéra à la cité de la culture de Tunis. Il s’agit des Prix TV5 Monde et Taher Cheriaa dans la compétition première œuvre et d’une mention spéciale dans la compétition officielle des longs métrages fiction. 
Le film, sorti en septembre dernier, raconte le calvaire d'une jeune mère célibataire de 20 ans, qui vit à Casablanca. La jeune cinéaste y aborde plusieurs thèmes de société, dont le déni de grossesse, la fracture sociale au Maroc, ou encore le regard condescendant porté par l’Occident sur les femmes du monde arabe. «J’ai fait ce film parce qu’il me manquait quelque chose dans la représentation des femmes du monde arabe», explique Meryem Benm’Barek. «Souvent, dans l’art, elles sont représentées comme des femmes victimes du patriarcat et du machisme. C’est en partie vrai, mais penser cette condition ne peut se faire non plus en dehors d’une réflexion sur le contexte économique et social de ces femmes-là», souligne celle qui a su construire son casting où l’on retrouve notamment Sara Elmhamdi Elalaoui qui s’est fait connaître grâce à «Much Loved» de Nabil Ayouch, Sarah Perles qui a participé à «Burnout» de Nour-Eddine Lakmari, en plus de la célèbre Maroco-Belge Lubna Azabal et Hamza Khafif. La jeune cinéaste explique également qu’elle n’a aucune limite quant à ses choix de thème dans l’écriture et la conception d’un film. «La patte d’un artiste, c’est plutôt la manière dont il s’approprie une thématique. 
Si, par exemple, on aborde un sujet aussi universel que l’amour, on peut observer qu’entre Roméo et Juliette, Bonnie and Clyde ou encore Harry et Sally, l’histoire se répète mais toujours avec un point de vue, une interprétation du monde et une sensibilité unique et propre à chaque auteur», souligne-t-elle, dans une entretien accordé à nos confères de FDM. Et d’ajouter : «Mais il est vrai que je suis en général assez portée sur des sujets qui font appel aux sens. J’aime les films sensibles et sensitifs. Je n’ai pas de thématique “fétiche”. Tout dépend des questionnements et des émotions dans lesquels je me trouve à un moment précis de ma vie. Le tout est d’en faire une fiction et de la raconter avec un recul nécessaire qui permet d’universaliser le propos, même s’il s’agit toujours de sa propre interprétation d’une réalité donnée». 
Les membres du jury ont, quant à eux, salué la qualité du long-métrage de Meriem Ben M’barek et souligné l’importance du sujet abordé. "Le film auquel nous avons décidé d’accorder à l’unanimité le prix de première œuvre, le Prix Taher Cheriaa et le Prix TV5 monde nous a convaincu pour ses excellentes qualités et sa créativité cinématographique", ont-ils précisé.
Rappelons enfin qu’outre "Sofia", deux autres productions marocaines étaient en compétition officielle des Journées cinématographiques de Carthage, en l’occurrence "Laaziza" du réalisateur Mohcine Basri (longs-métrages de fiction) et "We Could Be Heroes" de la réalisatrice Hind Bensari (Documentaires). 
 


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