"Certaines personnes ont réclamé un délai supplémentaire. Mais nous leur avons laissé assez de temps, nous avons perdu patience. Cette nuit, ou demain matin, nous attaquerons", a-t-il dit. Le doute demeure cependant sur les intentions du CNT. Le président du Conseil de transition, Moustafa Abdeljalil, a déclaré dans la journée qu'il était prêt à davantage de négociations. "Nous sommes en position de force. Nous pouvons entrer dans n'importe quelle ville (...) mais parce que nous souhaitons éviter un bain de sang (...), nous avons donné une période d'une semaine (de trêve)", a-t-il déclaré. Moustafa Abdeljalil a répété sa volonté de traquer Mouammar Kadhafi, dont la capture ou la mort est considérée par le CNT comme essentielle pour mettre un terme au conflit libyen, engagé à la mi-février. Un autre responsable du Conseil intérimaire a déclaré que les adversaires de Kadhafi savaient à peu près où il se trouvait, mais n'a pas donné de détails. Moussa Ibrahim, le porte-parole du colonel, qui a téléphoné à Reuters en Tunisie, a dit lui-même ignorer où se trouvait Mouammar Kadhafi mais il a assuré qu'il était en Libye, bien défendu. "Il est dans un endroit sûr entouré de nombreuses personnes prêtes à le protéger", a-t-il dit. Ibrahim a également réfuté des rumeurs selon lesquelles les chefs tribaux de Bani Walid, l'une des principales poches de résistance kadhafistes avec Syrte, seraient prêts à se rendre. Des combattants du CNT ont dit avoir établi une ligne de front à une trentaine de kilomètres de la localité du désert. Près du point de contrôle à 60 km de Bani Walid, un correspondant de Reuters a vu un grand nombre de combattants dont certains disaient se préparer à marcher sur la ville, mais on n'observait pas d'affrontements. Sur les lignes de front à l'est et l'ouest de Syrte, les combattants se disaient également prêts à combattre.
Ahmed al Amal, un commandant d'une unité à l'ouest, s'est dit prêt à avancer, expliquant: "Les réfugiés qui viennent de Syrte nous ont dit qu'il n'y avait plus de nourriture, plus d'essence, d'eau ou d'électricité dans la ville. Le clan Kadhafi à Syrte oblige les civils à lui obéir. Il les maltraite. Beaucoup de gens sont en colère et en ont assez." Les récits de source indépendante en provenance de Syrte, Bani Walid ou Sabha, autre poche de résistance dans le Sud, ne sont pas disponibles en l'absence de communications avec ces villes. Vendredi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé toutes les parties à protéger les civils. A l'est de Syrte, les combattants du CNT disent attendre le feu vert du Conseil. A Tripoli, la vie reprend son cours normal après les combats du mois d'août et les congés de l'Aïd al Fitr, qui marque la fin du Ramadan. La circulation automobile a repris alors que l'approvisionnement en essence s'est amélioré. Les cafés sont bondés et les bureaux ont rouvert. Dans la soirée, nombre d'habitants de la capitale ont célébré la victoire de l'équipe nationale de football dans un match éliminatoire de la Coupe d'Afrique des nations, 1-0 contre le Mozambique dans un match joué "à domicile", au Caire.