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La dernière en date a été signée par l’Association marocaine des droits de l’Homme qui a organisé vendredi 14 mai 2010 à 16h30 un sit-in devant le siège de l’opérateur immobilier.
Les participants ont scandé des slogans dénonçant le clientélisme et l’absence de transparence qui ont entaché cette opération immobilière dont en ont bénéficié bon nombre d’élus appartenant aux conseils provincial et communal et de fonctionnaires.
« Rien ne peut justifier l’attribution de lots à 33 édiles du conseil communal. Tout le monde se demande sur quelles bases cette décision a été prise par Al Omrane qui se doit de protéger le droit des citoyens au logement. Surtout que bon nombre de ces bénéficiaires ont procédé à la vente de leurs lots au noir à des prix entre 80 et 100 mille dirhams », nous a déclaré un citoyen réagissant aux informations autour de cette affaire.
Une pétition même avait été signée par plusieurs dizaines de citoyens qualifiant l’octroi de lots à des édiles de « corruption ».
Le directeur local de la société Al Omrane a catégoriquement nié l’existence d’irrégularités, puisque l’attribution de lots, affirme-t-il, s’est faite selon les règles de transparence. Pour lui, la procédure était on ne peut plus claire : une annonce a été faite sur trois journaux nationaux invitant les citoyens à déposer leurs dossiers auprès de l’agence locale, ensuite une commission composée de la direction locale de l’opérateur immobilier, son directeur commercial régional, le représentant du gouverneur d’Essaouira et le délégué du ministère de l’Habitat, P.V. à l’appui, avait procédé à l’attribution des lots à 50 citoyens dont les dossiers étaient déposés dans les délais. Par la suite, l’opérateur avait procédé à l’ouverture d’un guichet public afin de recevoir les dossiers des citoyens désireux d’acquérir l’un des 246 lots. Quant aux édiles bénéficiaires de l’opération, 15 appartiennent au conseil communal et 6 au conseil provincial. L’opérateur immobilier affirme qu’ils ont déposé leurs dossiers dans le cadre du guichet ouvert, et qu’ils n’ont bénéficié d’aucune faveur de la part de la société qui a traité les dossiers. 246 lots, poursuit-il, sont insuffisants pour satisfaire la grande demande locale, et il est tout à fait normal qu’il y ait des protestations de part et d’autre.
Du côté des citoyens, ce n’est pas l’offre limitée qui gène, mais les noms des bénéficiaires dont bon nombre profite de chaque opération pour se remplir les poches par l’argent du noir. Mais l’histoire étrange et dérangeante à plus d’un titre est incontestablement celle du vice-président du la municipalité d’Essaouira, qui, d’après plusieurs sources concordantes, s’était substitué à l’opérateur immobilier pour décider de l’attribution des lots aux demandeurs. Pour le directeur d’Al Omrane, ces informations sont infondées, et le vice- président en question n’a influencé, ni de près ni de loin, la décision d’attribution des lots, même pour les édiles du conseil communal.
D’après un élu de la ville, les 15 ou 18 édiles qui ont bénéficié de l’opération seraient en train d’élaborer une pétition pour récuser les informations les concernant et clarifier les circonstances réelles de l’acquisition de leurs lots. D’autre part, acteurs associatifs, syndicalistes, politiques et citoyens prévoient d’autres formes de protestations en vue de tirer cette affaire au clair et faire valoir le droit de simples citoyens au logement.