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«Elle m’agressait à coups de bâton parfois même de couteau, m’insultait et m’obligeait à faire le ménage les pieds nus ». C’est d’une voix saccadée, le visage inondé de larmes que Wafa Belghaba a entrepris de raconter le calvaire que lui a fait vivre son employeuse en Arabie Saoudite et qui l’a menée au final au service de chirurgie du centre hospitalier provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah à Essaouira.
Elle raconte ainsi à Libé qu’après neuf mois de séquestration et de torture, elle a enfin regagné le territoire national vendredi 17 janvier 2014 grâce à l’intervention du chauffeur de son employeuse. Ce dernier a alerté les parents qui, à leur tour, ont mobilisé tous leurs contacts pour sauver leur fille. La fin d’un cauchemar, semblerait-il mais les séquelles sont irrémédiables de par l’état de santé de Wafa. C’est le choc pour les parents. «J’ai perdu conscience en voyant ma fille arriver sur une chaise roulante», nous a déclaré la mère de Wafa. Et d’ajouter: «Je croyais l’avoir perdue à jamais ». Elle a du mal à comprendre qu’on puisse être capable de tant de haine et de cruauté. Quant au père de la victime, il ne sait plus à quel saint se vouer. Triste et anxieux, il attend toujours qu’on lui délivre un certificat médical confirmant l’état d’infirmité de sa fille qui n’arrive plus à se tenir debout.
Pourtant, rien ne présageait d’un tel drame. En décidant de s’envoler en Arabie Saoudite, afin d’améliorer sa situation matérielle, Wafa était loin d’imaginer que le sort allait s’acharner contre elle de la sorte. « J’ai été contactée par une intermédiaire marocaine qui m’a assuré que mon travail consisterait juste à accompagner une dame saoudienne vu mes compétences linguistiques». Malheureusement, la jeune femme a dû vite déchanter et c’est la descente aux enfers. «Tout a complètement changé dès que j’ai eu la carte de séjour. Elle m’a séquestrée, m’a interdit de communiquer avec ma famille. Les insultes et les coups fusaient de partout. J’y avais droit pour un oui ou un non», raconte encore Wafa submergée par des sentiments d’injustice et de «hogra». Elle estime être revenue de loin mais au moins en ayant la vie sauve. En effet, dans son retour précipité, elle a tout abandonné, que ce soit argent, bijoux ou vêtements. «Je priais Dieu de toute mon âme afin de pouvoir retourner au pays et revoir mes enfants. C’est là que je puisais mes forces face à l’adversité d’autant plus que toutes mes tentatives d’évasion se sont révélées stériles» . «N’était-ce l’intervention du bon samaritain (le chauffeur de sa geolière), que serait-il advenu de moi?», se demande-t-elle. En tous les cas, Wafa ne compte pas en rester là et a la ferme intention de poursuivre sa tortionnaire en justice.