Selon le patronat : L’économie risque de sombrer dans une spirale déflationniste


M.K.
Samedi 28 Février 2009

Selon le patronat : L’économie risque de sombrer dans une spirale déflationniste
La Confédération générale des entreprises marocaines ne cache pas ses préoccupations quant aux répercussions de la crise financière mondiale sur l’économie marocaine. Trois secteurs sont pour le moment qualifiés de vulnérables : la demande adressée au Royaume s’amenuise, la consommation baisse et les banques deviennent plus prudentes qu’il y a deux ans seulement. N’empêche que le patronat est décidé à ne pas se laisser facilement intimider par la conjoncture internationale. Il exige de l’Etat un accompagnement ciblé et surtout la mise en place, de toute urgence, des outils d’exécution des plans de relance. Lors de la première table ronde de la 19ème rencontre annuelle du Centre marocain de conjoncture, Hamad Kassal, vice-président de la CGEM, a introduit sa présentation en énumérant quatre constats majeurs. 
«Jusqu’à maintenant, nous ne maîtrisons pas le profil de cette crise. Même dans les milieux les plus informés,  il est constaté une grande incompréhension sur la nature et l’ampleur  de cette crise. La crise aujourd’hui est surtout celle de la demande. Si celle-ci ne retrouve pas un plancher d’ici quelques mois, l’économie risque de sombrer dans une spirale déflationniste : chute de la consommation, baisse des prix, faillittes, chômage croissant. Mais d’ores et déjà, les premières victimes de la crise sont les PME. En période de sous-liquidités, le marché financier est très sélectif.
On le sait maintenant, la crise ne nous a pas épargnés. Son impact sur notre économie est bien là. Plusieurs secteurs ont été touchés à différents niveaux allant du ralentissement  de leurs activités à l’impossibilité de certains investisseurs étrangers d’honorer leurs engagements.
La crise actuelle a touché avec des degrés variables, tous les secteurs d’activités, et en particulier ceux liés à l’export, compte tenu de la régression de la demande au niveau des marchés traditionnels à l’export. Trois secteurs sont notamment exposés aux effets négatifs de cette crise. Il s’agit des exportateurs de textile et cuir, les promoteurs immobiliers pour leurs programmes de haut standing ainsi que les sous-traitants automobiles.
Concernant la Bourse de Casablanca, sa baisse est le résultat de facteurs internes. Figure, en premier lieu, la correction liée à des comportements spéculatifs. Pour rappel, les particuliers détiennent près de 40 % du flottant de la place casablancaise.
De surcroît, les tensions sur les marchés financiers sont liées au niveau de l’investissement conséquent que connaît notre pays ; nous pensons qu’il y aura un renchérissement des taux d’intérêt. La CGEM, d’une part, travaille activement avec les pouvoirs publics sur un certain nombre de plans stratégiques qui ont pour but d’apporter les réformes dont a besoin notre économie structurelle. Le pacte national pour l’Emergence industrielle est un bon exemple de partenariat public-privé.
Et nous pensons que les décisions prises par le gouvernement s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie préventive destinée à protéger les équilibres financiers des entreprises menacées et particulièrement  celles exportatrices et à garantir la paix sociale en préservant l’emploi. Le plan de relance du gouvernement peut constituer une réponse à la crise à condition que les outils de son exécution soient mis en place rapidement.  D’autre part, la CGEM a mis en place un comité de veille, qui regroupe les responsables des principaux secteurs qui sont exposés directement à la crise, pour suivre l’évolution de la crise à la lumière de toutes les données chiffrées dont elle disposerait ou qui lui seront fournies par les différents intervenants principalement nos vis-à-vis à l’étranger.
Malgré ces multiples difficultés, la crise pourrait être génératrice de nouvelles opportunités de développement pour les entreprises marocaines à condition de déployer beaucoup plus d’efforts, et de mettre en place certaines actions favorisant l’amélioration du climat d’affaires au Maroc.
En effet, c’est en période de crise que les entreprises pensent à délocaliser. De plus, des opportunités en termes de rachat d’entreprises s’offrent à nous.
En troisième lieu, la taille des programmes d’investissement constitue une réelle opportunité pour les partenaires du Maroc et une assurance contre les mesures protectionnistes qui risquent de survenir en cette période de crise et d’incertitude.
Je reviens du Forum euro- méditerranéen qui a eu lieu à Beyrouth les 20 et 21 février et qui a regroupé l’ensemble des pays de la rive Nord et Sud de la Méditerranée.
La principale conclusion est que la rive Sud est moins touchée et  offre des opportunités énormes aux entreprises et aux investisseurs du Nord.
Les opportunités de réussite existent et sont bien là, mais pour en profiter nous  devons être unis et assumer nos responsabilités chacun dans son poste. Pour tirer profit de cette crise, certaines mesures s’imposent relatives, entre autres, à l’accélération des négociations sociales, les relations avec les syndicats, et aussi l’amélioration continue et l’assouplissement des services administratifs.
La CGEM a décidé d’organiser des rencontres de travail au Maroc et à l’étranger, avec d’autres organisations patronales, en vue d’examiner les moyens de dynamiser la coopération économique et les échanges commerciaux avec les pays concernés outre la prospection de nouveaux domaines de partenariat pour renforcer l’investissement étranger au Maroc. Nos premiers partenaires sont avec nous et c’est la moitié pleine du verre 2009».


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