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Sans illusion sur la paix : Les Palestiniens privilégient l'ONU et l'unité


AFP
Mercredi 28 Décembre 2011

Sans illusion sur la paix : Les Palestiniens privilégient l'ONU et l'unité
Considérant le processus de paix comme moribond, les Palestiniens misent sur un "activisme international", en particulier à l'ONU, et sur la réconciliation interne entre frères ennemis du Fatah et du Hamas, pour faire avancer leur cause.
"Nous sommes en ce moment dans une période de +houdna+ (trêve). Mais ce cessez-le-feu politique prendra fin le 26 janvier", expliquait récemment à des journalistes le négociateur palestinien Nabil Chaath. "Si d'ici là Israël ne gèle pas les colonies et refuse de négocier sur les bases des frontières de 1967, nous reprendrons notre campagne internationale", ajoutait M. Chaath, un chef du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas. Il faisait référence à la date à laquelle le Quartette pour le Proche-Orient a demandé aux Israéliens et aux Palestiniens de présenter des propositions détaillées sur le tracé des frontières et la sécurité en vue d'un règlement de paix. Les négociateurs palestiniens disent avoir "répondu positivement" au Quartette (Etats-Unis, ONU, Union européenne et Russie), en divulguant leurs positions sur ces contentieux, et reprochent à Israël de ne pas en faire autant. Mais les dirigeants israéliens, soutenus par les Etats-Unis, ne veulent dévoiler leurs propositions que dans le cadre de négociations directes avec les Palestiniens et accusent ces derniers de "boycotter" les pourparlers.
Dans une déclaration à l'ONU, le 23 septembre, quelques heures après le dépôt d'une demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, le Quartette avait proposé un plan de relance des négociations de paix, au point mort depuis septembre 2010. La proposition prévoyait la reprise du dialogue sous un mois et la conclusion d'un accord de paix en un an. Les deux camps ont accueilli plus ou moins favorablement cette initiative mais l'ont chacun interprétée comme une validation de leurs revendications. Aujourd'hui, chaque partie s'efforce de rendre l'autre responsable de l'échec de la reprise du dialogue. En fait, les Palestiniens n'attendent plus grand-chose du Quartette, à leurs yeux sous domination américaine et dont l'envoyé spécial Tony Blair "parle parfois comme un diplomate israélien", selon eux. "C'est un Quartette à une seule tête", ironise Hossam Zomlot, conseiller du Fatah pour les affaires internationales, en fustigeant, dans une interview à l'AFP, "le monopole américain" sur le processus de paix.
"On voit bien le processus, mais guère la paix", dit-on au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie). Nombre de Palestiniens ont perdu foi dans cet exercice --"qui ne nous conduit nulle part"-- lancé il y a 20 ans à la conférence de Madrid et complété par les Accord d'Oslo (1993). "Il n'y eut de véritable processus de paix que pendant les premières années. Jusqu'à l'assassinat de Yitzhak Rabin (le Premier ministre israélien) en 1995. Depuis, le processus de paix est mort, il n'y a eu aucun progrès. Israël, tout en négociant, accélérait la colonisation", constate M. Chaath. "Nous n'avons d'autre alternative que d'aller à l'ONU" pour obtenir un Etat souverain sur les lignes de juin 1967 (Cisjordanie, Bande de Gaza et Jérusalem-Est comme capitale), insiste-t-il, en jurant que les Palestiniens "ne permettront pas le retour de la violence".
Outre le recours à "l'activisme international" visant à "briser le statu quo" et à la "résistance populaire non violente" contre l'occupation israélienne, la priorité est à la construction des institutions d'un Etat viable et, surtout, à "l'unité nationale" des factions palestiniennes sous l'égide de l'OLP, selon les dirigeants de Ramallah. Le dossier le plus épineux est la laborieuse tentative de réconciliation entre le Fatah et le Hamas islamiste au pouvoir à Gaza, qui pourrait rejoindre bientôt l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), reconnue internationalement comme seul représentant légitime du peuple palestinien."Le train pour la réconciliation a quitté la gare. Un peu lentement, certes, mais il arrivera à destination", assure le négociateur Mohammad Chtayyeh.


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