L'Association pour la défense des marocains expulsés d'Algérie est montée au créneau dernièrement, pour faire éclater un nouveau scandale concernant la découverte de tombes communes dans les marécages nommés Sabkha situés à quelques kilomètres au nord de la ville algérienne d'Oran.
Selon les responsables de l'Association,la junte militaire, qui a dirigé pendant des années les destinées de l'Algérie après l'indépendance, aurait commis plusieurs crimes contre l'humanité à l'encontre de Marocains lors de la campagne anti-marocaine de Boumediène après la Marche Verte en 1975.
Mais pour beaucoup d'observateurs et de médias en Algérie même, il y aurait également les restes de cadavres de personnes ayant été éliminées par la police et les renseignements algériens durant les années 1962, 63, 65 et 68. Parmi les victimes de ce nettoyage politique et ethnique on retrouverait des opposants au régime algérien de l'époque, des Juifs algériens, des Français et des Italiens.
Sabkha, zone humide marécageuse dans la région d'Oran est très connue de la génération oranaise des années 60 pour être un haut lieu des exécutions clandestines du régime militaire d'Alger.
L'Association pour la défense des Marocains déportés d'Algérie avait déjà saisi le secrétaire général Ban Ki moon en 2007 concernant ces massacres commis par la junte militaire algérienne contre des personnes désarmées en temps de conflit et qui devaient être protégées selon le droit international.
Pour le président de l'Association M. Harwachi, il s'agit d'un crime contre l'humanité et la communauté internationale est tenue d'ouvrir une enquête dans ce sens. Il regrette cependant le silence qui se fait autour de cette affaire.
En revanche et devant ce mutisme international officiel, des ONG ont commencé leurs investigations sur ces crimes.
L'Association a dévoilé le lieu de ces massacres en prenant l'initiative de publier des photos satellitaires sur lesdits marécages sur son site Internet. Lors de son dernier sit-in du 18 décembre dernier à Rabat devant l'ambassade algérienne, l'Association des Marocains refoulés d'Algérie a réitéré sa demande au Secrétaire général des Nations unies et adressé la même lettre pour l’ouverture d'une enquête aux Etats-Unis d'Amérique, en Allemagne et dans les pays concernés par ces crimes.
L'Association insiste sur le caractère urgent des investigations, car les autorités algériennes seraient en train de faire disparaître les éléments de cet ignoble tragédie humaine perpétrée par le régime militaire d'Alger.
Par ailleurs cette Association met en garde la communauté internationale contre le laxisme envers les autorités algériennes pour des considérations politiques ou stratégiques aux dépens des victimes de Sabkha.
Selon des membres de l'Association, ce sont d'anciens tortionnaires algériens repentis et vivant actuellement au Maroc qui auraient donné des précisions sur ces faits macabres, mais préfèrent garder l'anonymat pour l'instant. Toutefois ils seraient prêts à témoigner si une juridiction internationale venait à instruire le dossier de Sabkha d'Oran.