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Routes coupées pour protester contre le procès des indépendantistes catalans

Le roi d'Espagne invoque la primauté du droit


Vendredi 22 Février 2019

Des indépendantistes ont coupé des routes jeudi à l'aube en Catalogne au début d'une grève d'un jour en protestation contre le procès de 12 de leurs dirigeants pour la tentative de faire sécession de l'Espagne en 2017.
D'après les services du trafic de la région, ils ont coupé une vingtaine de routes, notamment l'autoroute A7 qui relie l'Espagne à la France, et l'A2 entre Barcelone et Madrid, ainsi que les principaux accès à la métropole catalane.
Les militants ont aussi bloqué la circulation de trains en occupant les voies sur deux lignes, selon la régie des chemins de fer.
La grève a été convoquée par le petit syndicat indépendantiste CSJ pour protester contre le procès de douze dirigeants séparatistes qui s'est ouvert la semaine dernière à la Cour suprême à Madrid.
Elle est appuyée par les partis et les associations indépendantistes mais pas par les syndicats majoritaires. Le patronat l'a dénoncée comme une grève politique, interdite en Espagne.
Sans formellement appeler à la grève, le gouvernement régional, séparatiste, a annulé toutes les activités prévues jeudi.
Les dirigeants indépendantistes sont en jugement depuis le 12 février pour leur rôle dans l'organisation d'un referendum d'autodétermination, interdit par la justice, et la proclamation d'indépendance qui l'a suivie, en octobre 2017.
Le parquet les accuse de rébellion, malversation et désobéissance à la justice, et a requis contre eux des peines qui vont de sept à 25 ans de prison dans le cas de l'ancien vice-président de la région Oriol Junqueras.
Le président Carles Puigdemont, qui a fui en Belgique, ne fait pas partie des accusés à ce procès, l'Espagne ne jugeant pas en absence pour les délits les plus graves.
Par ailleurs, le roi d'Espagne Felipe VI a jugé mercredi "inadmissible d'en appeler à une supposée démocratie au-dessus du droit", alors que les indépendantistes en jugement pour la tentative de sécession de la Catalogne invoquent le mandat de leurs électeurs.
"Cela n'a pas de sens et c'est inadmissible d'en appeler à une supposée démocratie au-dessus du droit, car sans respect des lois, il n'existe pas de coexistence ni de démocratie, mais l'insécurité, l'arbitraire et en définitive, la faillite des principes moraux et civiques de la société", a déclaré le souverain dans un discours prononcé en clôture d'un congrès mondial de juristes.
Dans ce texte publié sur le site du palais royal, Felipe VI ne fait aucune référence explicite au procès des douze anciens dirigeants indépendantistes catalans qui s'est ouvert le 12 février devant la Cour suprême à Madrid, mais la presse espagnole a immédiatement établi le lien entre les deux.
Les prévenus invoquent la démocratie et "le mandat" des électeurs qui ont donné la majorité aux indépendantistes aux élections régionales de 2015 contre la Cour constitutionnelle qui interdisait le référendum d'autodétermination organisé le 1er octobre 2017.
"Je crois que la Cour constitutionnelle espagnole souffre d'un important déficit d'autorité morale", a ainsi déclaré mercredi l'ex-ministre régional du Territoire Josep Rull. Par contre, en organisant le référendum, les dirigeants en jugement ont "rempli leur mandat démocratique", a-t-il affirmé.
Des peines allant de 7 à 25 ans ont été requises contre les douze accusés pour leur participation au processus ayant conduit à la tenue du rédérendum et la proclamation d'une "république catalane" indépendante le 27 octobre 2017.
M. Rull a par ailleurs présenté cette proclamation comme une simple "déclaration politique, formelle, solennelle". "Quand il y a une déclaration politique d'indépendance d'une partie du territoire, sans qu'on n'utilise la violence - et la violence n'a pas été utilisée - ça ne peut pas faire l'objet de reproche pénal", a-t-il soutenu.
Mardi, l'ex-porte-parole de l'exécutif catalan, Jordi Turull, avait déclaré devant les juges: "Ce n'est pas du tout anormal d'essayer, par la voie pacifique et démocratique, de faire ce que l'on s'est engagé à faire devant les citoyens de Catalogne".
Ce procès historique, qui doit durer trois mois, est retransmis intégralement en direct à la télévision et sur Internet.


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