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Risque de pénurie des produits pétroliers sur le marché : Les arriérés de la Caisse de compensation frôlent les 21 milliards de dirhams


Mohammed Taleb
Mercredi 6 Mars 2013

Risque de pénurie des produits pétroliers sur le marché : Les arriérés  de la Caisse de compensation  frôlent  les 21 milliards de dirhams
Les craintes s’emparent à nouveau du secteur pétrolier à cause du retour du spectre des arriérés de la Caisse de compensation. Le montant global de ces derniers avoisine actuellement les 21 milliards de dirhams (MMDH), selon Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM).
La situation est gravement préoccupante aussi bien pour le gouvernement, incapable de payer ce montant, que pour les pétroliers qui, en voyant leurs créances gonfler, ne peuvent supporter longtemps ce gap dans leur trésorerie.
Comme à l’accoutumé, ces derniers ont dû récemment monter au créneau pour revendiquer le remboursement de leurs créances cumulées auprès de l’Etat, mais celui-ci ne semble pas en mesure d’y répondre du fait que la situation de ses finances fait ressortir un grand manque de moyens. D’autant plus qu’il n’a pas inscrit cette dette dans le budget de l’Etat pour l’année 2013.
Face à cette impasse, le président du GPM nous a précisé que les pétroliers cherchent tous azimuts une solution pour juguler cette hémorragie.  
Dans la foulée, M. Ziadi a précisé que «le GPM a fait une proposition «objective» au gouvernement, mais pour le moment, ses membres ne voient aucune visibilité pour le court terme».
Il a, dans ce sens, expliqué qu’à l’heure actuelle, «l’Etat verse un peu plus que 4 MMDH par mois alors qu’il en faudrait deux milliards de plus pour pouvoir retourner à un niveau acceptable», en précisant que si l’Etat verse aux pétroliers 6 MMDH par mois au bout de six mois, on peut se retrouver avec 10 MMMDH, un niveau qu’il considère comme «raisonnable».
Ce qui inquiète le plus les distributeurs pétroliers, c’est le fait que ces arriérés s’accumulent sur les ventes qu’ils réalisent depuis des années.  Ce retard enregistré au niveau du remboursement ne fait que planer l’incertitude sur le sort de ces entreprises et accentuer  la pression sur leurs trésoreries.
Interrogé par Libé sur le nombre de sociétés adhérentes au GPM qui ont des difficultés financières, M. Ziadi a assuré que «la quasi-totalité de ces entreprises connaissent ces difficultés», en précisant que «le poids de la pression est plus important chez les distributeurs de petite taille».
Il est allé encore plus loin en tonnant qu’en réalité «quelle que soit leur taille, ces entreprises ne peuvent pas supporter financièrement le déséquilibre supplémentaire provoqué par l’accumulation des arriérés de la Caisse de compensation».
Et de conclure que «les trésoreries des distributeurs pétroliers connaissent actuellement un véritable déséquilibre financier. C’est ce qui a, en fait, imposé, selon lui, aux distributeurs pétroliers de réclamer  à la Caisse de compensation le remboursement des subventions prévues dans la structure administrative des prix entre leurs prix d’achat et de vente.
 Pendant ce temps et malgré l’ajournement et l’atermoiement du gouvernement, les distributeurs pétroliers continuent d’approvisionner le marché.
Bien qu’ils n’aient pas menacé de  suspendre l’approvisionnement du marché en produits pétroliers, la situation  actuelle est de nature à provoquer des défaillances de paiement de certains distributeurs  vis-à-vis de leurs fournisseurs, ce qui pourrait perturber la cadence et  la continuité de l’approvisionnement des marchés en cette matière vitale.
Au cas où cette situation se poursuivrait, il y aurait dans le très court terme  un véritable risque de pénurie des produits pétroliers sur le marché. Les conséquences seront dans ce cas très graves sur le consommateur marocain si le gouvernement ne trouve aucune solution immédiate.
Certes l’Etat essaye d’apurer son passif depuis quelques mois. Les paiements sont devenus réguliers et ont atteint depuis février 2012   4,3MMDH par mois, mais cela n’est pas en mesure d’arrêter l’hémorragie, d’autant plus que le prix du baril de pétrole ne cesse d’augmenter sur les marchés internationaux.


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