
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a promis de combattre l'influence de l'Iran chiite au Yémen.
Il s'exprimait samedi au lendemain des premiers attentats revendiqués au Yémen par le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI) et qui ont coûté la vie à 142 personnes dans deux mosquées de la capitale.
Le Yémen s'enfonce ainsi un peu plus dans le chaos, avec une grave crise politique, un territoire morcelé et des violences impliquant plusieurs groupes armés, dont les Houthis et le réseau sunnite Al-Qaïda.
Dans une lettre adressée vendredi à la présidence française du Conseil et dont l'AFP a eu copie, le président Hadi dénonce "les actes criminels des miliciens houthis et de leurs alliés, qui menacent non seulement la paix au Yémen mais la paix et la sécurité régionale et internationale" et demande au Conseil "son intervention urgente de toutes les manières possibles pour mettre fin à cette agression".
Le Conseil avait publié vendredi une déclaration dénonçant les raids aériens menés contre le palais présidentiel à Aden et l'aéroport international de la ville et soulignant que "le président Abd Rabbo Mansour Hadi représente l'autorité légitime".
Al-Qaïda est très actif dans le sud et le sud-est du Yémen, où des affrontements meurtriers (29 morts) ont opposé vendredi à Lahej des combattants du réseau extrémiste et des séparatistes sudistes d'une part aux forces de sécurité d'autre part.
Cette dégradation de la situation a poussé des militaires américains et yéménites à évacuer la base aérienne Al-Anad, dans la province de Lahej, a rapporté une source militaire yéménite. Les militaires sur cette base sont chargés de la collecte de renseignements pour les attaques de drone contre Al-Qaïda.
Samedi soir, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils avaient évacué tout leur personnel encore présent au Yémen.
Après les attentats suicide de Sanaa, Al-Qaïda a assuré ne pas viser les mosquées, l'EI présentant ses premières attaques au Yémen comme "la partie émergée de l'iceberg".
L'EI sévit également en Syrie, en Irak, en Libye et il a revendiqué une attaque mercredi contre le musée du Bardo à Tunis, ayant coûté la vie à 20 touristes et un Tunisien.
Par ailleurs, des miliciens chiites houthis et des militaires fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh contrôlaient dimanche l'aéroport de Taëz, grande ville située dans la partie méridionale du Yémen, a-t-on appris de sources sécuritaires.
Taëz commande la route vers Aden où est retranché le président Abd Rabbo Mansour Hadi depuis sa fuite en février de Sanaa, où il était assigné à résidence par les Houthis, les nouveaux maîtres de la capitale.