
Kerry est arrivé tard jeudi soir à Munich, après une visite à Kiev en pleine offensive diplomatique des Occidentaux pour amener l'Ukraine et la Russie à trouver un accord pour faire cesser les affrontements meurtriers qui ont regagné en intensité ces dernières semaines dans le Donbass.
L'Iran et le Groupe 5+1 (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) négocient depuis plus d'un an un accord global sur le programme nucléaire de Téhéran, qui mettrait fin à plus de dix ans de crise diplomatique.
Les grandes puissances exigent que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin d'empêcher qu'il puisse disposer un jour de la bombe atomique. Téhéran revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée totale des sanctions économiques occidentales.
Ces négociations, qui ont redémarré en novembre 2013 sur la base d'un accord intérimaire gelant certaines activités sensibles de l'Iran en échange d'une levée partielle des sanctions contre l'économie iranienne, ont déjà été prolongées à deux reprises.
Les grandes puissances espèrent trouver un accord politique avant le 31 mars, pour ensuite conclure un accord global final incluant tous les aspects techniques le 30 juin au plus tard.
Mais les prises de position des "durs" à Téhéran comme à Washington, où le Congrès dominé par les Républicains veut imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran, compliquent la donne.
Les déclarations mercredi soir du président iranien Hassan Rohani ont une nouvelle fois illustré le blocage actuel des discussions.
"Ils nous disent: +Nous ne voulons pas que l'Iran construise la bombe atomique+, mais vous qui avez construit la bombe atomique, qu'avez-vous fait?", a lancé M. Rohani, alors que dans le Groupe 5+1, seule l'Allemagne n'est pas une puissance nucléaire militaire.