Ramadanienne de Mohamed Bakrim : Cinéma marocain Essai de synthèse (I)

Vendredi 11 Septembre 2009

Ramadanienne de Mohamed Bakrim : Cinéma marocain Essai de synthèse (I)
Le cinéma marocain traverse une période inédite de sa jeune histoire; si les professionnels ont choisi de célébrer en 2008 le cinquantenaire du premier film réalisé par un Marocain, « L'enfant maudit » de Mohamed Ousfour (1958), l'année 2009 connaît un engouement sans précédent pour le film marocain, pour le cinéma marocain. Depuis quelques semaines, en effet, le cinéma est la matière principale de l'actualité non seulement artistique mais également sociale, culturelle et politique. Des films sortis début 2009 suscitent des polémiques, drainent les foules dans les sales et font réagir des parlementaires.
Le cinéma s’épanouit et montre un nouveau visage en termes de production mais aussi en termes de renouvellement de génération avec l’arrivée   de jeunes  cinéastes. C’est ce que l’on a qualifié de dynamique du cinéma marocain. Quelles en sont les principales caractéristiques ? Quelles en sont les causes ?
Je pourrais décrire cette dynamique par un schéma à deux niveaux : une description des  caractéristiques qui font que l’on peut parler d’une dynamique et  à un deuxième niveau pour une tentative d’explication de cette dynamique.
Ce dynamisme se décline au moins à travers  trois aspects : la régularité ; la visibilité ; la diversité.
Régularité : depuis quelques  années déjà, le cinéma au Maroc connaît un rythme de croissance régulier : huit, dix, douze longs métrages par an. Cela s’insère dans une stratégie qui vise, selon les perspectives tracées par le Centre cinématographique marocain, à parvenir à l’horizon 2012 à une moyenne de 28 longs métrages par an. Le court métrage bénéficie également de cette embellie ; en 2006 le record de 70 films courts a été atteint…  Ils sont révolus les temps où cette cinématographie se ramenait à une moyenne d’un film et demi par an ! Le Maroc était à la traîne sur le plan régional et continental. Aujourd’hui, il est en position de leadership aussi bien sur le plan maghrébin qu’arabe. La dixième édition du festival national qui s'est tenue à Tanger a vu la participation de 14 longs métrages en compétition officielle. Pour répondre à cette régularité, le festival a d'ailleurs décidé de  réviser sa périodicité, il est désormais annuel. Tout un ensemble qui montre le chemin parcouru depuis la naissance du festival en 1982 et dont l'organisation n'était jamais certaine faute de production régulière. Aujourd'hui, c'est une nouvelle page qui commence.
Visibilité : Cette production régulière est de plus en plus visible. Le film marocain est vu et d’abord chez lui. C’est une donne essentielle qui marque un vrai tournant dans la jeune histoire du cinéma marocain. Depuis trois ans, ce sont pratiquement deux, trois films marocains qui arrivent en tête du box office ; pour 2006, par exemple, c’est « Marock », le premier long métrage de la jeune cinéaste Laila Marrakchi qui est arrivé en tête devant deux autres films marocains, « La symphonie marocaine » de Kamel Kamel et « Les ailes brisées » de Majid Rechich…En 2007, ce sont deux autres films marocains, « Les anges de Satan » de Ahmed Boulane et « Nancy et le monstre » de Mahmoud Frites qui ont réussi le plus d'entrées. Et en 2008, « Lola » de Nabyl Ayouch est arrivé en tête. Cette belle performance des films marocains leur permet d'occuper en 2008 et ce pour la première fois de l'histoire, la deuxième place au box office par nationalité. Les résultats réalisés par deux films récents, « Casanegra » de Nourdine Lakhmari et « Amours voilées » de Aziz Salmi assurent que cette performance sera reconduite pour 2009…
Mais c’est un cinéma qui est visible aussi à l’étranger notamment dans les festivals internationaux : il ne se passe pas un mois sans que le cinéma marocain ne soit l’invité d’une rétrospective, d’un spécial ou d’un panorama. Symboles de cette ouverture internationale, le Maroc avait assuré l’ouverture de la nouvelle section créée en 2005 à Cannes Tous les cinémas du monde et en 2006, le Maroc a fait son entrée au Village international de Cannes en ouvrant un pavillon qui a rencontré un succès indéniable. Dans le cadre de la nouvelle édition du FESPACO, mars 2009,  à Ouagadougou (Burkina Faso) le Maroc est présent avec force en compétition puisqu’il est le seul pays africain, avec l'Afrique du Sud, à présenter trois films en compétition officielle.
Diversité : Partout, là où il est présenté, une première remarque s’impose, ce cinéma est porté par une grande diversité de thèmes, d’approches esthétiques. Et c’est une diversité qui reflète un brassage  révélateur de l’arrivée de jeunes cinéastes, lauréats d’écoles, autodidactes, issus de la diaspora…c’est le véritable moteur de cette dynamique.
A SUIVRE

Mohamed Bakrim

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