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Raids meurtriers de l'armée syrienne dans des villages : Bilan macabre du jour: 27 morts


Libé
Jeudi 23 Février 2012

Raids meurtriers de l'armée syrienne dans des villages : Bilan macabre du jour: 27 morts
Des soldats et des miliciens soutenant Bachar al Assad ont mené une série de raids contre plusieurs villages d'une province du nord de la Syrie tuant 27 jeunes gens, indique un groupe d'opposants, mercredi.
Les jeunes gens, tous des civils, ont été pour la plupart abattus de balles dans la tête ou dans la poitrine alors qu'ils se trouvaient chez eux ou dans la rue dans les villages d'Idita, d'Ibline et de Balchone dans la province d'Idlib proche de la frontière avec la Turquie, rapporte le Réseau syrien pour les droits de l'Homme.
Plusieurs vidéos postées sur YouTube et enregistrées par des militants locaux montrent des cadavres de jeunes gens blessés par balles dans les rues et dans leurs maisons. L'authenticité des images n'a pas pu être confirmée de manière indépendante.
"Les forces armées ont pourchassé des civils dans ces villages, elles les ont arrêtés et les ont tués sans hésitation. Elles se sont concentrées sur les jeunes hommes et ceux qui ne sont pas parvenus à prendre la fuite ont été tués", indique l'organisation dans un communiqué.
Ces attaques interviennent au moment où les Etats-Unis, n'étant pas parvenus à faire sanctionner le gouvernement syrien par le Conseil de sécurité de l'Onu, ont pour la première fois laissé entendre mardi qu'ils pourraient armer les insurgés en lutte contre le régime d'Assad.
Cette possibilité a été évoquée à la fois par la Maison Blanche et par le département d'Etat.
"Nous continuons de croire qu'une solution politique est nécessaire en Syrie", a commenté Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine.
"Nous ne voulons pas prendre d'initiatives qui contribueraient à accroître la militarisation de la Syrie parce cela engagerait le pays sur une voie dangereuse. Mais nous n'excluons pas des mesures supplémentaires", a-t-il dit.

Risque d’escalade
Cette hypothèse, également avancée par la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, semble correspondre à une inflexion de la position de Washington, qui a toujours affirmé jusqu'ici que fournir des armes à l'opposition ne faisait pas partie de sa politique.
Priée de préciser la position actuelle de l'administration Obama sur une éventuelle aide militaire à l'opposition en Syrie, la porte-parole a déclaré à la presse: "Nous croyons qu'une solution politique serait le meilleur scénario".
"Nous ne croyons pas qu'il faille contribuer aujourd'hui à une militarisation accrue de la Syrie. (...) Cela dit, (...) si on ne parvient pas à persuader Assad de céder aux pressions que nous exerçons tous, nous pourrions alors envisager de nouvelles mesures", a-t-elle dit sans préciser sa pensée.
La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, doit rencontrer vendredi à Tunis les représentants de 70 pays et organisations pour la première réunion des "Amis de la Syrie" afin de coordonner les prochaines initiatives de la communauté internationale face à la répression qui dure depuis près d'un an.
Les analystes politiques estiment qu'un soutien tacite américain aux rebelles armés syriens constitue une stratégie risquée de l'escalade compte tenu de la complexité de la situation ethnique et religieuse dans le pays.
A cela s'ajoute le soutien dont continue de bénéficier Bachar al Assad de la part de la Russie et de la Chine qui ont opposé leur veto à une résolution de la Ligue arabe présentée au Conseil de sécurité de l'Onu et prévoyant la mise à l'écart du chef de l'Etat syrien.
"Armer l'Armée syrienne libre et les autres groupes d'opposition pourrait aboutir à renverser Assad au bout du compte, mais cela renforcerait le risque d'un Etat divisé et en état d'échec", estime Robert Danin, spécialiste du Proche-Orient au Council on Foreign Relations, dans une tribune publiée mardi.
Mardi, les forces syriennes ont tué 60 personnes dans des attaques de villages et dans des tirs de barrage sur la ville de Homs, indiquent les militants.
La Croix-Rouge a appelé à des cessez-le-feu quotidiens afin de permettre la distribution de l'aide d'urgence nécessaire aux populations.

La force pourrait être la seule solution

Le Conseil national syrien (CNS), opposé au président Bachar al Assad, a fait savoir mercredi qu'il commençait à envisager une intervention militaire comme l'unique solution pour mettre fin aux violences qui durent depuis près d'un an en Syrie.
"Nous sommes vraiment tout près de considérer cette intervention militaire comme la seule solution. C'est un choix entre deux maux, l'intervention militaire et la persistance de la guerre civile", a commenté Basma Kodmani, haut responsable du CNS lors d'une conférence de presse à Paris.
Kodmani a ajouté que le CNS a proposé à la Russie, qui a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, de convaincre Damas de garantir un passage sécurisé pour les convois humanitaires apportant de l'aide aux populations civiles.
"Afin de ne pas avoir recours à la militarisation, l'idée est de demander à la Russie d'exercer des pressions sur le régime pour qu'il ne prenne pas pour cible des couloirs humanitaires", a-t-il dit.
Un couloir relierait le Liban à la ville de Homs qui est soumise à des bombardements constants depuis 18 jours. Un autre ferait la liaison entre la Turquie et Idlib dans le nord du pays et un troisième irait de la Jordanie à la ville de Deraa.
La Russie a répondu à cet appel en affirmant qu'elle travaillait avec les autorités syriennes, avec l'opposition et avec les instances régionales pour garantir l'ouverture de couloirs humanitaires sécurisés.
"Notre initiative vise à assurer la sécurité des livraisons de convois humanitaires. Nous travaillons activement avec la Syrie et avec les pays voisins sur cette question", a dit Alexander Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous travaillons sur cette question avec le gouvernement syrien et les représentants de l'opposition et avec la Croix-Rouge internationale", a-t-il ajouté.
Reuters



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