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Quel avenir pour la gauche marocaine ?

Driss Lachguar : Il ne suffit pas d’avoir une Constitution avancée pour parler de démocratie


T. Mourad et A. El-Katab
Lundi 28 Mars 2016

La Fondation Al Machrouaâ pour la réflexion et la formation planche sur la problématique et les défis à relever

Quel avenir pour la gauche marocaine ?
Plusieurs dirigeants et responsables des partis politiques de gauche et des intellectuels se sont mis autour de la même table pour discuter de l’avenir de la gauche marocaine, et ce lors d’un colloque organisé samedi dernier à Rabat par la Fondation Al Machrouaâ pour la réflexion et la formation.
Tous les intervenants se sont, dans ce cadre, mis d’accord sur la nécessité de réaliser l’union de la gauche marocaine tout en regardant l’avenir avec espoir et confiance et en s’abstenant de s’autoflageller. 
Dans l’allocution qu’il a prononcée durant la première séance de ce colloque, modérée par le sociologue Driss Bensaid, le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a salué ce genre de colloque tout en rappelant que la gauche marocaine a été, depuis les années 60,  un acteur principal de la vie politique nationale et également internationale. Il a rappelé dans ce sens le rôle qu’a joué le martyr Mehdi Ben Barka qui fut le chef de file du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste. 
La gauche marocaine a joué un rôle d’avant-garde dans la lutte contre l’injustice et la réaction au prix d’immenses sacrifices, mais aujourd’hui cette gauche traverse une crise sans précédent, a-t-il noté en relevant l’existence de plusieurs défis dont les plus importants sont l’adoption de lois organiques avancées et à même d’ouvrir la voie à plus de démocratie car il ne suffit pas d’avoir une Constitution avancée pour parler de démocratie. 
Le deuxième défi qui s’impose à la gauche a été induit par l’échec de la politique publique sociale et de la politique économique qui a certes pu préserver les équilibres macroéconomiques, mais n’a pas pu libérer toutes les énergies de la production et réaliser le saut économique et industriel qualitatif nécessaire. L’autre défi avancé par le Premier secrétaire de l’USFP réside dans le modèle clientéliste de  l’action politique copié du système des notables. 
Pour faire face à ces défis, Driss Lachguar a appelé les forces de gauche à mobiliser leurs énergies, à s’éloigner des calculs étriqués, à couper court à l’hésitation, à mettre fin aux querelles et à s’abstenir de s’autoflageller.
Pour sa part, Abdessalam El Aziz, secrétaire général du Congrès national ittihadi (CNI) a estimé qu’il y a des entraves objectives et subjectives qui rendent  difficile la mission de la gauche. 
Abdelouahed Souheil, membre du Bureau politique du PPS a, pour sa part, affirmé que le programme commun alternatif ne peut être utile que « si nous travaillons ensemble à son élaboration, d’autant que nous savons que nous sommes une minorité dans la société et  qu’il y a eu émergence de forces politiques disposant d’un projet différent au nôtre qui vise à faire émerger une société plus équitable ».
Pour Ali Boutouala, vice-secrétaire général du Parti de l’avant-garde démocratique socialiste (PADS), parler de la crise actuelle de la gauche ne peut être fait sans établir un diagnostic de la nature de l’étape actuelle sur le plan international et national.
Sur ce dernier point, l’intervenant a affirmé qu’il ne faut pas faire fi des dangers qui menacent l’intégrité territoriale du Maroc, tout en fustigeant le flottement de l’Etat dans la gestion du champ politique et l’absence d’une politique sociale cohérente dans la lutte contre la pauvreté.
Quant à Mustapha Brahma, secrétaire général d’Annahj Addimocrati, il a appelé la gauche à s’intéresser davantage aux questions de l’identité, de la religion et de l’amazigh, à s’enraciner dans les classes ouvrières, les intellectuels etc., à constituer un mouvement ouvrier fort et à coordonner les actions menées par la gauche dans les centrales syndicales et d’autres organisations telles l’UNEM, l’UNIM, le SNEsup, l’Union des écrivains du Maroc, l’Association des barreaux du Maroc, etc.
Vu l’importance de ce colloque et la richesse des interventions d’intellectuels comme Abdellah Saaf, Kamal Abdelatif, Mohamed Sabila, Mohamed Soussi, nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.
 


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