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Dans l'album trilingue "A road-trip through Morocco", qui sort officiellement le 27 juin à Berlin, ce musicien et photographe réussit à transformer un journal de bord de voyage en une œuvre musicale mêlant chansons, instrumentaux de fusion, moments intimes et bruitages.
Durant ce voyage à travers le Maroc au printemps 2024, “j'ai enregistré de nombreux sons originaux – dans des rues animées, autour d'un feu de camp dans un isolement complet dans les montagnes de l'Atlas ; des petits clips de la vie quotidienne – avec l'idée de fusionner tout cela en un tout avec de la musique ou des séquences de film à un moment donné”, explique l’artiste.
L’idée d’en faire un collage multimédia de photos, d’un film et d'un CD est venue de mon producteur à Berlin qui, à peine rentré de ce roadtrip de 10.000 Km, m’a appelé pour un concert de collecte de fonds pour un projet culturel, raconte-t-il à la MAP à l’occasion du vernissage de l’exposition, qui se tient jusqu’au 1er juin à l'Espace Cheminée Nord, Usine Kruger, à Genève.
“Lorsque ce dernier a vu les photos, il m’a proposé l’idée de la création multimédia et en deux semaines, j'ai réalisé des enregistrements pour l’album, a-t-il ajouté.
Revenant sur ce voyage “très inspirant” en voiture avec sa femme, sa fille et son chien, qui les a conduits de Tanger jusqu’aux fins fonds du désert du Sud-Est, en passant par l’Atlas, George Leitenberger s’est dit fasciné par la riche diversité des paysages et des routes.
“Le Maroc est un livre de mille pages et chacune est différente”, confie-t-il, faisant siens les propos d’un marchand de céramique rencontré à Tamegroute. Et d’ajouter que l’œuvre offre “un regard très spécial d’un artiste obsédé par les routes et les petits chemins qui sortent de l’ordinaire”.
Et pour cause, “les routes offrent une communication absolument essentielle et au Maroc on en trouve de toutes sortes”, explique-t-il, ajoutant avoir eu l’immense plaisir d’y découvrir “des autoroutes ultramodernes, côtoyant d'anciennes pistes de gravier, d'élégantes avenues bordées de lampadaires et des sentiers vertigineux, à peine ou pas du tout pavés, dans les montagnes de l'Atlas”.
George Leitenberger perçoit les rues comme une “métaphore”. Elles sont “un symbole de connexion et d’échange, d’aller et retour, de liberté et de limitation”.
C’est ainsi que près de la moitié de l’exposition est consacrée aux routes, avec un espace dédié, “Roadside”. L’autre partie, “Dreamside”, donne libre cours à son imagination avec des collages créatifs de toutes sortes.
S’agissant de l’album, il comporte 12 chansons : six en anglais, une en français et une en allemand. En plus de George Leitenberger au chant, aux guitares électriques et acoustiques, et d'un guembri acheté à Marrakech avec son percussif irrésistible qui imprègne tout l'album, on peut entendre Andreas Albrecht au piano et aux percussions, Roddy McKinnon à la guitare électrique et slide, et Tobias Fleischer à la basse électrique et à la contrebasse.
L’album commence par “Crossing the strait (southbound)” et comporte des chansons comme “En route (the road to M’hamid)”, “Ayachi moon” (en référence au mont Ayachi), “A night in Gara Medouar” ; ou “Where is the Drâa”, dans lequel l’artiste témoigne de la sécheresse qui a oblitéré les contours de cette vallée du Sud-est.
S’il n’a pas visité une ville comme Casablanca, George Leitenberger lui consacre tout de même une chanson. Dans “Casablanca daydream”, il se met dans la peau de Humphrey Bogart et s’imagine dans les endroits foulés par cet acteur du film mythique “Casablanca” de 1942.
Originaire du Sud de l’Allemagne, Leitenberger a travaillé à Berlin, Londres, Paris, Nuremberg, Dortmund et voyagé dans le monde entier, avant de s’installer à Genève.
Inspiré par Bob Dylan et les Rolling Stones, il commence à jouer de la guitare à l’école dans les années 70. En 1996, il sort son premier album en solo. Outre la musique, il est actif dans d'autres disciplines, notamment en tant que photographe, par exemple pour le compte du Royal Festival Hall de Londres et de magazines britanniques, ainsi qu'en tant qu'acteur de films et de théâtre.
De son voyage au Maroc, l’artiste en sort l’âme grandie, car, “Dieu a créé des terres avec des lacs et des rivières pour que l'homme puisse y vivre... mais le désert ici, Dieu l'a créé pour que l'homme puisse y trouver son âme”, se plaît-il à répéter les propos d’un chauffeur de taxi rencontré au Caire.
Par Noureddine Hassani (MAP)