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Le chef de la diplomatie lituanienne Audronius Azubalis a accusé la Russie de raviver les antagonismes de la Guerre froide en soutenant M. Jeremic contre le candidat de Vilnius, son ambassadeur à l’ONU Dalius Cekuolis. Il a affirmé que M. Jeremic avait tenté d’exercer un «chantage» sur son pays. Dans un entretien avec l’AFP, M. Jeremic a formellement rejeté ces accusations, faisant valoir que son pays méritait d’obtenir un poste international de premier plan. Cette année, la présidence de l’Assemblée doit revenir à un pays d’Europe de l’Est mais ses 193 membres devront voter en juin, pour la première fois depuis 1991. D’habitude, les cinq groupes régionaux de l’Assemblée se répartissent le poste par rotation et le président est désigné par acclamations pour un mandat d’un an, mais cette fois les 23 pays membres du groupe d’Europe de l’Est n’ont pas pu parvenir à un consensus.
L’actuel président est le Qatariote Nassir Abdulaziz al-Nasser. MM. Jeremic et Azubalis font campagne avec vigueur à New York. Cette affaire «a ravivé toutes les vieilles rivalités en Europe de l’Est, nous n’avions pas besoin de cela», déplore un ambassadeur d’un pays d’Europe de l’Est.
M. Cekuolis s’est porté candidat en juin dernier et M. Azubalis affirme avoir été stupéfait d’apprendre en janvier que Vuk Jeremic était lui aussi sur les rangs.
«C’est regrettable et que cela montre que certains politiciens au moins sont encore loin de comprendre comment devrait fonctionner la politique en Europe», a déclaré M. Azubalis à des journalistes à New York.
En refusant un vote au sein du groupe régional, a-t-il dit, la Russie et la Serbie s’efforcent de «mettre leur veto» aux ambitions lituaniennes. Selon des diplomates, la Lituanie soupçonne la Russie d’avoir encouragé M. Jeremic à postuler en raison de l’hostilité entre Moscou et Vilnius à propos de l’annexion de la Lituanie par l’Union soviétique.
La Lettonie, l’Estonie et la Lituanie avaient été annexées par l’URSS pendant la Deuxième Guerre mondiale. Moscou n’a reconnu l’indépendance de la Lituanie que le 6 septembre 1991. Cet Etat balte de 3,2 millions d’habitants a rejoint l’Otan et l’Union européenne en 2004.
La Russie a été très irritée par un discours prononcé à l’ONU par l’ambassadeur lituanien en 2010, à l’occasion du 65ème anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, où il faisait allusion à l’annexion soviétique.
«Ce que nous avons entendu dire officieusement, a expliqué M. Azubalis, c’est que la Russie est obsédée par la manière dont nous considérons l’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale». «Cela peut paraître ridicule mais c’est un désaccord à propos de l’Histoire».
M. Jeremic et des diplomates russes rejettent toute idée de conspiration mais le porte-parole de la mission russe à l’ONU Anton Uspensky a confirmé que Moscou s’opposait au choix de M. Cekuolis. «Les Lituaniens ont été les premiers informés que nous ne pouvions pas soutenir un candidat qui ne comprend pas l’importance de la victoire sur le nazisme (...) qui a permis la création des Nations unies», a expliqué à l’AFP M. Uspensky. Une telle personnalité «ne devrait pas présider l’Assemblée générale», a-t-il affirmé.
M. Azubalis affirme que M. Jeremic a menacé de bloquer la candidature de la Lituanie à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité en 2014 si elle ne renonçait pas à la présidence de l’Assemblée.
«Nos relations ne devraient pas être fondées sur le chantage ou le veto mais sur le dialogue», a-t-il commenté.
Selon M. Jeremic, la Lituanie a déjà eu sa part de postes internationaux importants avec la présidence de l’OSCE en 2011 notamment. «C’est un petit pays et nous sommes un petit pays, je crois que nous servirions mieux le système onusien si nous nous répartissions les responsabilités», a-t-il déclaré à l’AFP. Les ministres serbe et lituanien se sont rencontrés à Bruxelles la semaine dernière et M. Jeremic a confirmé que des négociations sont engagées.
«Nous avons proposé un marché équitable à la Lituanie», a-t-il estimé. «Nous sommes prêts à soutenir» sa candidature au Conseil de sécurité.
«Le gouvernement serbe, qui a fait beaucoup pour assurer la stabilité et la réconciliation dans les Balkans (...) pense pouvoir contribuer à l’institution internationale par le biais de notre première candidature à un poste de cette importance», a estimé M. Jeremic.