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Pourtant, ces travaux menés dans de nombreux secteurs de la ville depuis une année, ne vont pas sans créer un certain nombre de désagréments à la fois au niveau du réseau routier mais aussi et surtout au sein de la population. C’est le cas des habitants du Boulevard Achohada à Hay Mohammadi où les travaux ont commencé en janvier 2010. Ils en ont ras-le-bol bien qu’ils ne manifestent pas ou peu. Fatima, 55 ans, femme au foyer : « J’en ai marre des travaux et je crois qu’ils ont beaucoup duré. Voilà plus d’un mois que je suis obligée de fermer les fenêtres pour ne pas laisser entrer les poussières mais je ne profite pas de la lumière du soleil ». Même son de cloche du côté d’Ahmed, 33 ans, agent de sécurité : «Les travaux ne me dérangent pas. Je sais que c'est pour le nouveau tram et qu'on nous demande de la patience. Mais c'est facile de parler de patience quand on rentre de nuit fatigué et crevé pour être accueilli aux premières heures du matin par des marteaux-piqueurs et les moteurs des pelles mécaniques. C’est horrible ». Pour Hassana, 28 ans, institutrice : « A cause des travaux, j’ai dû envoyer mon enfant chez ma mère, car il est allergique et son état s’est beaucoup détérioré à cause des poussières. J’étais obligée de faire des allers-retours pour le voir ».
Les riverains ne sont pas les seuls à endurer ce calvaire, les chauffeurs et les gens qui empruntent quotidiennement ce boulevard ne cachent pas leur colère : "Les embouteillages permanents sont horribles, c’est pourquoi je suis obligé de traverser des rues étroites. Et là, il y a toujours des problèmes", a expliqué Reda, 35 ans, agent commercial. Radoune, de son côté, a indiqué que le vrai problème, c’est le stationnement. « Je dois laisser ma voiture loin de la maison et marcher quelques kilomètres à pied. Ça fait un peu de sport, mais tous les jours, ça devient une vraie torture ». Pour sa part, Said, 44 ans, agent commercial, a expliqué que ses habitudes ont changé : « Avant je quittais la maison vers 8h00, maintenant, c’est à partir de 7h00 pour que je puisse arriver à l’heure. Ça fait une heure de sommeil de moins, mais on fait avec ».
Pour les chauffeurs de grands taxis reliant le centre-ville à Hay Mohammadi, c’est la galère. Les travaux d’aménagement leur ont causé des charges supplémentaires. « Dès le démarrage des travaux, chaque jour me coûte 80 dirhams de plus pour la consommation de gasoil », a déclaré Hamid. Certains d’entre eux n’ont pas hésité à augmenter les tarifs de leurs courses en passant de 4 à 6 dirhams au détriment des usagers fous de rage et désabusés.
Pour Casa Transports, la société publique chargée de réaliser le projet de tramway de Casablanca, plusieurs mesures d’organisation de la circulation ont été prises en concertation avec les autorités concernées (Wilaya, commune urbaine et police). Il s’agit des déviations de circulation et des modifications de stationnement afin de faciliter la circulation dans la zone du chantier et donner accès aux piétons riverains et aux commerces avoisinants, en attendant la fin des travaux. Mais d’ici là, les Casablancais devront prendre leur mal en patience. S’ils semblent ne pas supporter la situation en juin 2010, qu’en sera-t-il dans les mois à venir ?