C’est l’histoire d’un réalisateur. Ou plutôt celle d’un jeune homme qui rêve d’être réalisateur. Car, pour le moment, il n’a encore rien réalisé. Mais l’idée de faire un film lui trotte dans la tête depuis des années. Et il ne cesse d’arpenter les rues de Casablanca, à la recherche d’une scène saisie sur le vif. Et qui lui servirait de point de départ pour ce film dont il rêve tout le temps. Ce rêve le torture et l’empêche de mener une vie normale. Il se met donc à picoler tous les jours dans le bistrot du coin. Et la nuit, il n’arrive plus à dormir.
Il n’est d’ailleurs pas seul à souffrir, puisqu’il entraîne sa femme et son ami, tous les deux comédiens, dans la tourmente. Sur fond de quête cinématographique, la confrontation entre ces trois personnages met leurs relations à rude épreuve. Que reste-t-il donc à notre réalisateur pour rebondir ? C’est ce que le spectateur va découvrir en regardant ce film exquis et audacieux, réalisé par le Marocain Mohamed Achour. Il s’agit d’un long métrage, intitulé à juste titre « Un film », et qui est sorti en salle le mercredi 2 novembre.
A en croire les échos, un gros buzz entoure la sortie nationale d’«Un film ». Avec ce premier long métrage, le réalisateur Mohamed Achour vise haut, frappe fort et prend de grands risques. Techniquement, ce film n’a rien à envier à ce qui se fait un peu partout dans le monde, et tout particulièrement au niveau des prises de vue. Le jeu des acteurs, aussi, est plein de talent. En somme, on serait tenté de comparer ce film à une production d’Universal Pictures, pour sa façon d’exploiter l’image afin de faire passer des messages qui tiennent à cœur à notre réalisateur. On peut dire que Mohamed Achour a signé un scénario audacieux, écrit sur le fil du rasoir. Et cela sans se départir de son esprit critique, ni de son sens de l’humour.
De fait, « Un film » est un long métrage où se mêlent l’émotion et le doute, dans une ambiance à la fois solennelle et anecdotique. Bref, un grand moment de cinéma.