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En 2015, la République islamique et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un Plan d'action global commun (PAGC) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions. L'accord offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire et de garanties prouvant qu'il ne se dote pas de la bombe atomique. Mais ce pacte menace de voler en éclat depuis que le président américain, Donald Trump, en a retiré son pays en 2018 avant de rétablir et d'intensifier des sanctions économiques punitives au nom d'une politique de "pression maximale" contre l'Iran. Le retour des sanctions a privé la République islamique des bénéfices économiques qu'elle attendait de l'accord de Vienne en faisant fuir les investisseurs étrangers et en réduisant comme peau de chagrin le commerce extérieur du pays (en premier lieu ses exportations pétrolières), ce qui a plongé l'Iran dans une violente récession dont il peine encore à sortir. En riposte, Téhéran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de la plupart de ses engagements pris à Vienne pour forcer (jusqu'ici sans succès) les autres partenaires de l'accord à l'aider à contourner les sanctions américaines.
La victoire de Joe Biden face à M. Trump à la présidentielle américaine laisse présager un changement d'attitude de Washington vis-à-vis de Téhéran. Le président élu a signalé son intention de ramener les Etats-Unis dans le giron du PAGC, mais pose des conditions inacceptables pour l'Iran. Si le président iranien, Hassan Rohani, a multiplié les signes d'ouverture ces dernières semaines à l'attention du futur gouvernement américain, il a aussi conditionné le retour des EtatsUnis à l'accord de Vienne à la levée des sanctions américaines réimposées ou instituées depuis 2018. "Si les sanctions sont levées, le retour des Américains (à l'accord) aura un sens", a insisté M. Khamenei, tandis que "si les sanctions ne sont pas levées, le retour des Etats-Unis ne sera non seulement pas dans notre intérêt, mais risquera aussi de se faire à notre détriment". "Lorsque l'autre partie ne remplit pratiquement aucune de ses obligations, il n'est pas logique que la République islamique remplisse toutes ses obligations", a encore dit le guide suprême. "S'ils retournent à leurs obligations, nous reviendrons à nos obligations", a-t-il ajouté.
L'Iran répète qu'il reviendra a l'application pleine et entière de l'accord de Vienne "immédiatement" si les sanctions américaines sont levées et que la République islamique peut engranger les bénéfices qu'elle attend du PAGC. Sous la pression des conservateurs, majoritaires au Parlement depuis février, le gouvernement modéré-réformateur de M. Rohani, a relancé cette semaine les activités d'enrichissement de l'uranium iraniennes à hauteur de 20%, niveau que pratiquait le pays avant l'accord de Vienne, ce qui fait encore monter les enjeux d'une éventuelle future négociation avec Washington.