«On m'aurait fait sauter à la bombe», se souvient-il encore aujourd'hui, en mesurant la gravité du risque encouru, mais il en garde toujours une grande fierté.
Ce même sentiment se réveille en lui lorsqu'il se remémore les sacrifices qu'il avait consentis dans la guerre pour l'indépendance.
Lui qui a donné tout son coeur à la révolution armée algérienne s'indigne de la trahison des gouvernants voisins : «Malgré ma carte de résistant, on m'a fait croupir 19 jours en cellule. On nous a expulsés, ma famille et moi- même, comme les chiens qu'on a jetés aux frontières, sous un froid glacial en nous dépossédant de tout ce qu'on avait».
“Je suis native d'Oran.Dans le quartier Berki. Donc, j'ai le droit d'être née sur le sol algérien, c'est ce qu'on m'a expliqué mais les autorités algériennes en ce jour de l'Aïd voulaient se venger de la décision de notre roi Feu Hassan II qui avait décidé la Marche verte.
Alors Boumediene déclencha contre nous la marche noire. C'était une profonde humiliation que d'être déporté et obligé de laisser tout derrière soi.
Un sentiment de frustration qui nous accompagne toujours. D'autant plus que rien n'as été vraiment fait en notre faveur jusqu'à nos jours.
On espère que la communauté internationale interviendra pour nous réhabiliter et que justice sera faite. Mon mari est mort choqué par ce qui arriva. Nous fûmes dépossédés de tous nos biens et notre fils souffre jusqu'à nos jours de problèmes mentaux.
Nous vivons vraiment une situation difficile. La vie devient de plus en plus dure et les autorités marocaines ne nous aident pas pour nous en sortir de ce calvaire. J'ai un enfant handicapé qui nécessite des soins très spéciaux et je ne peux rien pour lui, mais Dieu est grand. Nous avons la foi. Et nous pensons que justice sera faite un jour »