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Comme d’autres jeunes rêveurs de l’Eldorado européen, il émigre en Italie, y travaille comme marchand ambulant au début des années 80. Il dormait dans sa voiture et apprenait la langue de Dante dans les romans photos. Il est revenu au Maroc, après cinq ans en Italie pour se prouver qu’il était capable de percer au théâtre. Décrit comme perfectionniste, Bastaoui a appris à se faire violence au sein de la troupe de Masrah Al Yaoum, à la fin des années 80. Comme tous les autodidactes, il fait des pieds et des mains, prêt à tous les sacrifices pour progresser dans le métier. Il a tout fait au sein de Masrah Al Yaoum ; il balayait la scène, montait le décor, conduisait la camionnette lors des déplacements à l’étranger. Un premier refus d’Ouzri lui causa presque la dépression nerveuse. Alors, il se réfugia chez le chanteur Mahmoud Megri qui, sur ses conseils, ne lâcha pas prise. Effectivement, en 1987, il est devenu pilier de la troupe et remarqué par les journalistes Abdallah Stouki et Driss El Khouri qui l’ont encouragé à l’époque. En 1996, il rejoint Masrah Achems de Youssef Fadel. Sous la baguette de Farida Bourquia, il fait ses premiers pas cathodiques. Le téléfilm s’intitule « Dwayer Zman », il y campe le personnage d’un terrien dur à souhait. L’opus passe la rampe, surtout grâce à son interprète principal. Depuis, il est sollicité pour toute création de cette veine. « Oulad Ennass », Jnane El Karma et « Oujaâ Trab » en sont les séries les plus marquantes. Il prenait du plaisir à jouer le rôle du paysan. Mais ce n’est jamais le même personnage. Boujemâa, Maâti ou Bouchaib n’ont de commun que leur appartenance rurale ; pour le reste, ils sont totalement différents. Aussi différents que ceux incarnés dans les longs métrages. Ceux-ci représentent une dizaine, dont on retiendra essentiellement ; Adieu Forain (1998), de Daoud Aouled Sayed, Taif Nizar (2001), signé Kamal Kamal, Mille mois (2003), œuvre de Faouzi Bensaidi, ou En Attendant Pasolini (2008), de Daoud Aouled Sayed… Autant de réussite dans lesquelles Mohamed Bastaoui occupe le devant de la scène. Si ça ne tenait qu’à lui, il ne jouerait que dans les films écrits par son pote Youssef Fadel. «Il a été le rayon de soleil dans mon existence.», dit-il.
Au petit comme au grand écran, Mohamed Bastaoui est égal à lui-même. Il prend très au sérieux son rôle, travaille en profondeur son personnage, auquel il confère une épaisseur qu’il ne possédait pas au scénario. Puis, il irradie la scène de sa présence, et communique sa lumière à ses partenaires. C’est un acteur véritablement hors pair.