
"Semaine après semaine, nous sommes confrontés aux exactions de plus en plus brutales de Boko Haram contre les civils", a déclaré l'analyste de l'organisation pour le Nigeria, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Le gouvernement nigérian doit faire de la protection des civils une priorité lors de ses opérations militaires contre Boko Haram", a-t-il ajouté.
L'ONG, dont le siège est à New York, évalue à au moins 3.750 le nombre de civils tués dans les attaques de Boko Haram en 2014 et précise que le nombre de victimes sur le premier trimestre 2015 est en augmentation par rapport à la même période en 2014.
Mais il est très difficile d'établir un bilan fiable des victimes de Boko Haram et de sa répression, en raison des difficultés de communications avec les régions du nord-est du pays, où se concentrent les attaques, et de la dangerosité d'y envoyer des experts indépendants.
Cette difficulté se retrouve dans les variations, d'une source à l'autre, du bilan global des victimes de Boko Haram depuis 2009 et les premiers affrontements entre le groupe et la police à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est).
Le président nigérian Goodluck Jonathan évoquait en 2014 plus de 13.000 morts mais d'autres sources ont établi des bilans variant de 9.000 à 17.500 tués.
L'exécutif nigérian a été vivement critiqué pour son incapacité à endiguer l'insurrection. Ce n'est que depuis quelques semaines que les militaires nigérians, soutenus par les armées de pays voisins, Tchad en tête, se confrontent de nouveau aux combattants de Boko Haram et font état de nombreux succès sur le terrain.
Pour Human Rights Watch, l'augmentation du nombre de victimes civiles depuis début 2015 coïncide avec l'extension des attaques de Boko Haram aux pays voisins - Tchad, Niger, Cameroun - et avec la multiplication des attentats-suicides dans des marchés ou des gares routières bondées au Nigeria. Mais elle a également estimé que les forces de sécurité nigérianes "n'avaient pas réussi à prendre toutes les mesures nécessaires" pour protéger les habitants lors des opérations contre Boko Haram.
Par ailleurs, le gouvernement nigérian a démenti mercredi des informations selon lesquelles un grand nombre d'enfants ont été enlevés dans le nord-est, où le groupe islamiste armé Boko Haram est combattu par une opération militaire régionale.