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Qu’est-il advenu de cette grande France ?!
Quel ne fut l’étonnement, voire la consternation de nombreux milieux journalistiques, médiatiques et universitaires devant le traitement fait par certains médias français pour le moins anachronique, intempestif et subjectif du drame douloureux que subit le Maroc des suites du séisme qui a ravagé une grande partie de son territoire.
TF1 a poussé la bêtise jusqu’à « se demander si le Maroc pourrait s’en sortir sans la France »D’aucuns y ont vu une presse subordonnée, téléguidée, à la botte de certaines institutions étatiques de l’Hexagone ou influencée par des lobbies orchestrés par des parties foncièrement hostiles au Maroc.
Dans une tribune publiée par MEDIA 24 sous le titre « Séisme d’Al Haouz : La déconnexion française », l’acteur politique et associatif français Guillaume Chaban Delmas, par ailleurs, co-fondateur de MGH Partners, a estimé que « le traitement médiatique français de ce drame absolu que subit le Maroc est symptomatique d’un pays qui ne se reconnaît plus lui-même et adopte des réflexes hérités d’un autre siècle ».
« Le Maroc pilote ses opérations de sauvetage dans des conditions très difficiles et a déjà recours à l’aide de 4 pays : l’Espagne, les Emirats Arabes Unis, le Qatar et la Grande-Bretagne. Qui sommes-nous pour juger que l’aide française serait indispensable ? A croire que parmi nos éditorialistes et journalistes, certains sont devenus en quelques heures des experts des routes de l’Ourika ou de celles menant à Amezmiz », ironise ce conseiller municipal de « Groupe Bordeaux ensemble ».
Là-dessus, en s’interrogeant si ce « froid entre Paris et Rabat » n’était pas avant tout une question de déconnexion généralisée française par rapport à ce qu’est la France en 2023 », Guillaume Chaban Delmas ajoute : « Comment ne pas arriver à cette conclusion quand on constate que depuis 72 heures, l’angle des médias français est en boucle sur le ton de la suspicion et du soupçon pour tout compte fait s’étonner collectivement que le Maroc n’ait pas immédiatement fait appel à son vieux partenaire français ? ».
Il va sans dire que dès la première secousse tellurique annonçant cette catastrophe dévastatrice aux abords de Marrakech, dans la région d’Al Haouz, anéantissant sur son chemin nombre de villages et de localités et occasionnant des centaines de victimes, morts et blessés, une multitude de pays, dans un élan de solidarité vertigineux ont exprimé leurs condoléances et manifesté leur soutien et leur volonté de contribuer auprès des Marocains à l’effort déployé pour traverser cette douloureuse tragédie.
Au niveau national, les stratégies de secours et de sauvetage se mettent en branle, les plans d’actions et les conduites à tenir sont, après examen minutieux, tracés sous la supervision directe de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a donné ses Hautes instructions aux Forces Armées Royales et à toutes les autorités compétentes relevant des différents secteurs gouvernementaux de mobiliser et coordonner toutes leurs actions en usant de tous les moyens humains et logistiques appropriés pour les secours et le soutien effectif et efficient de la population sinistrée.
Quant à la volonté de participer à cette grande entreprise humaine et sociale, exprimée par les pays amis et frères, elle reste tributaire, par la force des choses, des paramètres organisationnels et de l’évaluation des besoins matériels et humains que nécessiteraient les opérations de secours et de sauvetage, sachant que nombre d’ONG internationales, de concert avec les diverses composantes de la société civile marocaine, s’activent sur le terrain des opérations à la recherche d’éventuels survivants enfouis sous les décombres et dans le secours des blessés et leur évacuation médicale.
Par ailleurs, devant l’ampleur de la catastrophe, les autorités compétentes marocaines ont sollicité, parmi les pays ayant manifesté leur volonté de les aider, l’Espagne, la Grande Bretagne, le Qatar et les Emirats Arabes Unies pour envoyer des équipes de recherche et de sauvetage.
Cependant le fait de ne pas solliciter l’aide française, c’est ce qui fut derrière un acharnement incompréhensif et parfois virulent et pernicieux de la part de plusieurs médias français qui se sont offusqués que la proposition d’aide de Paris soit laissée en suspens.
Or, ainsi que le souligne une spécialiste, Sylvie Bruel, «quand un Etat subit une catastrophe, c’est à lui de demander de l’aide. C’est une question de souveraineté. Il n’est pas question pour les secours internationaux de se précipiter dans un pays, sauf si celui-ci a failli… »
Les médias français en question ont dédié le plus gros de leurs débats et discussions à ce qu’ils appellent le « rejet du Maroc » de l’aide française. La chaîne TF1 est allée jusqu’à se poser la question de savoir si « le Maroc (pourrait) s’en sortir sans la France », ce qui a fortement irrité nombre d’internautes qui ont largement fustigé l’arrogance de ce titre.
« C’est très grave de dire sur un plateau de télévision que le Maroc refuse l’aide d’un pays. C’est extrêmement grave. C’est un appel à la rébellion des populations marocaines. On est en train de dire aux Marocains qu’on veut vous aider mais votre gouvernement ne nous laisse pas faire », s’est emportée avec virulence Samira Sitaïl, l’ancienne directrice de l’information de la chaîne marocaine 2M, lors de son passage dans une émission spéciale (sur le séisme).
Réagissant à cette fausse et inopportune polémique, Sitaïl regrette « la politisation d’un drame et d’une tragédie nationale », soulignant que le Royaume est un Etat souverain et qu’il est dans son droit d’accepter les demandes d’aides qu’il juge opportunes selon ses besoins et le calendrier des actions de sauvetage.
« On a évoqué, la question algérienne, le Sahara marocain, l’immigration, la sécurité, l’affaire Pegasus … Toutes ces questions nous éloignent du fond de la question », a clamé Sitaïl, rappelant à l’animateur de ladite émission qu’on assiste à des questions lancinantes sur les plateaux télé français qui font fi d’une question essentielle : la souveraineté d’un Etat.
D’autre part, parallèlement et paradoxalement, les médias américains se focalisent essentiellement sur ce qui se déroule sur le terrain des opérations de secours. La chaîne CNN présente une couverture détaillée des interventions accomplies dans les localités sinistrées, générant la satisfaction des internautes.
Dans un extrait de la chaîne américaine, on entend Sam Bloch, directeur des interventions d’urgence de l’ONG américaine World Central Kitchen, à Marrakech.
« L’accès est vraiment le plus grand défi », a-t-il affirmé en ajoutant qu’avec des hélicoptères, son équipe « apporte de l’eau, mais procède également à des évacuations médicales et à l’évacuation des personnes…».
Plusieurs internautes, dans leurs commentaires, ont remercié ce média pour cette couverture objective. « Prenez exemple des médias anglo-saxons professionnels et impartiaux, chers « médias » français », a même ironisé l’un d’eux.
Et comble de la condescendance et de la démesure, notamment sur le plan de la forme, le président Macron a entrepris, ajoutant à la longue liste de ses maladresses diplomatico-protocolaires depuis son élection à la tête de l’Etat français, la démarche de s’adresser directement aux Marocains – mais de quel droit, bon sang ?!-
« C’est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc, de manière pleinement souveraine, d’organiser l’aide internationale et donc nous sommes à disposition de leur choix souverain », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur le réseau X à l’adresse du peuple marocain, en dénonçant les « polémiques (médiatiques), qui n’ont pas lieu d’être » sur la relation bilatérale entre la France et le Maroc…
Rachid Meftah
CNP
Le CNP dénonce également le sensationnalisme et le manque de respect flagrant manifestés par certains médias envers les victimes, les blessés et leurs familles. Il appelle ainsi à davantage de prudence et de professionnalisme dans la diffusion des informations et des commentaires, en rappelant l’importance du respect de l’éthique journalistique.
SNPM
« Ces médias ont délibérément politisé la question d’aide humanitaire et ont mobilisé l’opinion publique française contre le Maroc. Une partie des médias français a poursuivi sa campagne en publiant des reportages et des caricatures qui tentent de présenter l’Etat marocain d’une marnière qui suggère son incapacité et sa volonté à empêcher l’arrivée des aides aux victimes », a souligné le SNPM, ceci alors que le gouvernement marocain a publié un communiqué explicatif à ce propos, dans lequel il révèle la méthodologie adoptée par le Maroc concernant les aides, tout en annonçant son accueil favorable à toute aide des pays amis et frères.