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Tout d’abord, la stupéfaction des nombreux citoyens verbalisés révèle une campagne de sensibilisation déficiente si ce n’est inexistante. Evidemment, chaque individu se doit d’être au fait quant à ses droits et obligations vis-à-vis de la Constitution. Cependant, à défaut d’une campagne massive et efficiente, il aurait été judicieux de privilégier une application en douceur, par pallier, en verbalisant sans pour autant faire payer le contribuable dans un premier temps. Du moins, lors des prémices de l’application de cette loi qui, au fond, est d’un bon sens total dans l’optique de responsabiliser les passants et ôter de leur esprit le sentiment d’impunité.
Ceci étant, et alors que la légitimité d’une telle loi ne peut être contestée, a contrario, son application est bourrée d’énigmes. A commencer par le pullulement des passages piétons. Constat un brin ironique, tant ceux-ci ne sont pas légion, leur nombre confine même par endroit à l’exception. Pour s’en rendre compte, il suffit de scruter l’horizon.
Alors, comment encourager les piétons à rentrer dans le droit chemin quand la distance entre deux passages cloutés est souvent de plusieurs dizaines de mètres ? Une personne âgée aura-t-elle la capacité de faire l’effort pour traverser dans les clous ? Les collégiens sauront-ils respecter la loi en faisant fi de leur insouciance quand la voie à emprunter n’est pas toute tracée ? De plus la peinture blanche qui doit marquer un passage n’est pas une évidence absolue dans nos villes car dans bien des rues et même des avenues ou boulevards notoires, elle n’existe tout simplement pas, alors comment peut-on se permettre de verbaliser une infraction qui en réalité n’est que chimère ? A l’instar des trottoirs, qui sont en voie de disparition car encombrés par les terrasses des cafés et autres promoteurs immobiliers censés installer des déviations aux abords des chantiers.
En outre, quel est le sens du message envoyé aux passants quand ces derniers sont obligés de dévier du passage qui leur est réservé à cause d’un véhicule qui le squatte au nez et à la barbe des agents de la circulation le plus souvent en toute impunité ?
Un aspect qui laisse entrevoir en filigrane une application de la loi qui brille par son inconstance et sa dilettante. D’autant plus que cette mansuétude n’est pas uniquement l’apanage de cette règle judiciaire, puisqu’elle concerne d’autres aspects du Code de la route. A commencer par le port de la ceinture. Obligatoire pour tout type de véhicules, ça l’est beaucoup moins quand il s’agit de taxis. Et le port du casque aussi. Qui n’a jamais assisté à la drôle de situation qui met en scène un policier casquette vissée sur le crâne, arrêtant un conducteur de moto dépourvu de casque comme lui ? Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause l’importance de cette protection qui, selon des études, diminue les risques de traumatisme crânien à hauteur de 70 %, mais plutôt de pointer l’agent de police qui a failli à son rôle d’éducateur en servant le mauvais exemple.
Hélas ce ne sont pas les mauvais exemples qui manquent!