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Petits pêcheurs et pisciculteurs à la traîne561

Le commerce mondial de poisson a prospéré en 2013

Samedi 1 Mars 2014

Petits pêcheurs et pisciculteurs à la traîne561
Le commerce mondial de poisson a enregistré un important développement au cours de l’année 2013.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale des pêches de capture et de l’aquaculture devrait établir un nouveau record en 2013 avec 160 millions de tonnes, en hausse de 3 millions par rapport à l’année précédente. D’après les projections pour 2013, les exportations devaient atteindre 136 milliards de dollars. “Ces chiffres record traduisent la forte croissance de la production aquicole et les prix élevés de plusieurs espèces, tels le saumon et les crevettes”, a indiqué Audun Lem. Pour le chef du service des produits, des échanges et de la commercialisationà la FAO, “ces résultats sont
le fruit d’une demande soutenue de produits de la pêche en provenance des marchés mondiaux”.
Selon les données préliminaires publiées la veille de la réunion du Sous-comité FAO du commerce de poisson qui se tient à Bergen (Norvège), “ la production aquacole de 2012 devrait s’élever à quelque 67 millions de tonnes et les projections pour 2013 à 70 millions, soit 44% de la production halieutique totale et 49% du poisson destiné à la consommation directe”.
Il ressort également de ces projections que “la part du poisson échangé à l’échelle internationale est importante – environ 37% en 2013”, a indiqué Audun Lem. Ce qui fait du secteur des pêches “une des industries les plus mondialisées et les plus dynamiques de la production vivrière mondiale”, estime-t-il.
Par ailleurs, la FAO constate que de nombreux pays en développement «continuent à jouer un rôle essentiel dans l’approvisionnement des marchés mondiaux en poisson, avec 61% des exportations en volume et 54% en valeur en 2012 ».
Selon l’organisation onusienne, “leurs recettes d’exportations nettes (exportations moins importations) ont atteint un montant de 35,3 milliards de dollars, supérieur à celles de l’ensemble des autres produits agricoles réunis, y compris le riz, la viande, le lait, le sucre et les bananes”.
Il est à souligner qu’en dépit de la forte croissance du secteur et des chiffres record, les petits pêcheurs et pisciculteurs ne tirent toujours pas profit.
Il faut dire que les avantages dérivant des échanges internationaux ne servent pas toujours les intérêts des communautés de pêche artisanale, même si les petits pêcheurs et pisciculteurs représentent quelque 90% de la main-d’œuvre mondiale du secteur. D’où l’appel de la FAO invitant les pays à venir en aide à ces derniers afin qu’ils accèdent aux marchés régionaux et internationaux. Ce qui, estime-t-on, leur permettra de tirer profiter également des retombées de cette évolution du secteur.  «La FAO exhorte les pays à aider ces catégories – dont la moitié est représentée par des femmes – à surmonter un certain nombre d’obstacles, tels que leur manque de pouvoir de négociation et d’accès au crédit, la difficulté de se conformer aux réglementations d’accès au marché, et la médiocrité des infrastructures commerciales, pour leur permettre d’accéder aux marchés locaux et mondiaux, mais plus particulièrement régionaux», ces derniers offrant actuellement des possibilités formidables. Dans ce rapport, la FAO note aussi que la demande croissante de poisson observée dans certaines économies émergentes comme le Mexique, le Brésil, l’Indonésie ou la Malaisie “stimule de nouveaux investissements dans l’aquaculture locale, y compris en Afrique”. Mais au-delà, il est urgent d’”offrir aux petits pêcheurs un accès aux services financiers, à l’assurance et aux informations sur les marchés “. La FAO estime que “les pays doivent investir dans les infrastructures, renforcer les organisations de petits producteurs et négociants et veiller à ce qu’ils ne soient pas laissés pour compte ou affaiblis par les politiques nationales. Sur un autre registre, elle exhorte tous les pays à “veiller à ne pas gaspiller les sous-produits (têtes, viscères et arêtes centrales), aussi bien d’un point de vue économique que nutritionnel”.
A ce propos, Audun Lem rappelle que “les sous-produits ont souvent une plus grande valeur nutritionnelle que les filets, en particulier pour leur teneur en acides gras essentiels, en vitamines et minéraux. De ce fait, ils peuvent constituer un excellent moyen de combattre les carences en micronutriments dans les pays en développement”, conclut-il.

Alain Bouithy

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