Frisant d’inimaginables sommets, elle est, en effet, devenue, en quelques jours, la reine des fruits et légumes.
Des deux côtés de la frontière, son prix qui donne désormais le tournis, l’a fait entrer de plain-pied sur la liste des produits interdits pour des démunis qui sont réduits à une véritable déchéance alimentaire par le fait d’un contexte qui n’encourage que la sous-alimentation et la malbouffe.
Aussi et en réponse à une question orale des parlementaires, notre ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales s’est échiné à expliquer l’augmentation vertigineuse des prix des patates par la baisse de productivité induite par les dernières inondations et par la spéculation.
C’est exactement ce qu’a dit son confrère algérien pour justifier le risque que ce tubercule a fait planer sur un landernau politique obligé de recourir aux plus ineffables des circonlocutions pour éviter que le bon petit peuple ne fasse assumer au président sortant une responsabilité qui aurait pu ternir une campagne qu’il menait tambour battant vers une réélection sans surprises.
Pour l’un et pour l’autre des deux ministres, les prix actuels sont appelés à baisser dans un avenir prévisible. Un vœu, une réalité ou de la simple démagogie ? Des lendemains qui chantent, tout le monde sait l’air qu’ils ont depuis que les utopies marxistes en ont fait déchanter plus d’un. Alors que faire pour manger à sa faim et sans bourse délier ? Ni le ministre marocain, ni son homologue algérien ne semblent avoir réponse à cela. Sinon, ils nous l’auraient susurrée à l’oreille ou criée sur tous les toits.