Onze membres du Hachd ont été tués et dix autres ont été blessés, selon d'autres sources au sein du Hachd. L'attaque n'a pas été revendiquée mais toutes les sources contactées par l'AFP ont accusé l'EI. Pour les experts, l'attentat de jeudi --lui revendiqué par l'organe de propagande du groupe jihadiste-- pourrait être un cas isolé car les cellules clandestines de l'EI, terrées dans les zones montagneuses et désertiques du pays, n'ont ni l'organisation ni l'équipement pour mener des attaques d'envergure en zone urbaine. Cette attaque, sans précédent depuis plus de trois ans dans la capitale, a malgré tout mis en évidence les lacunes de l'appareil sécuritaire irakien. Rongées comme toutes les institutions du pays par la bureaucratie et par la corruption, lesforces de sécurité font également les frais des tensions entre groupes armésrivaux et entre membres politiques de tous bords, alors que le pays s'apprête à organiser des élections législatives anticipées dont la date fait encore débat. De fait, les attaques de l'EI ces derniers mois ont majoritairement eu lieu dans les provinces de Salah Eddine et de Kirkouk, plus au nord, que forces kurdes et fédéralesse disputent créant une brèche où s'engouffrent les jihadistes. Dix-sept personnes --majoritairement des militaires-- ont par exemple été tuées en novembre dans des attaques de l'EI au nord de Bagdad.
Les attaques de cette semaine surviennent alors que les Etats-Unis ont réduit le nombre de leurssoldats en Irak à 2.500 hommes, tandis que la quasi-totalité des autres Etats membres de la coalition anti-EI ont quitté le pays depuis le début de la pandémie de coronavirus.