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La Centrale thermique de Jorf Lasfar, fournisseur électrique important du pays, assure 50% de la production du Maroc avec une puissance totale de 1300 MW. En conformité avec le PNAP, l'étude d'impact sur l'environnement du projet de l'extension de la Centrale thermique de Jorf Lasfar - tranches 5 et 6- vient d'être achevée. Ce projet vise la production de 700 MW supplémentaires et s'étend sur une superficie de 60 hectares. " Le fait qu'il s'agisse d'une extension dans une centrale existante conçue initialement pour 6 groupes, (actuellement 4 groupes se trouvent en opération) située dans une zone industrielle et proche du port de Jorf Lasfar (proximité aux points d'approvisionnement de combustible et d'eau), le résultat est un impact environnemental global beaucoup moins significatif que celui qui pourrait être produit si le projet a été placé dans une zone non nouvelle, non altérée, en tenant compte du fait que l'infrastructure existante de la centrale sera utilisée (parc à charbons, stockage de combustibles, canal de rejet, stockage des cendres, etc.) ". Signalons que le rapport d'étude a été établi par une société espagnole privée qui dans l'ensemble est favorable à cette extension et considère que l'impact global est compatible, maîtrisable et s'inscrit parfaitement dans le cadre de la politique du développement durable entamée dans laquelle le Maroc s'est engagé sans omettre aucun aspect écologique dans la région, fortement polluée par les émissions des autres opérateurs, et non pas par la centrale dont les indicateurs écologiques sont tous au vert conformément aux normes internationales en vigueur au moment où la flore algale ne commence à se reconstituer qu'à 5 kilomètres de la zone industrielle de Jorf Lasfar.
Nonobstant, le rapport apporte ce qu'il a appelé les " mesures préventives et correctives " telles que: la construction de cheminée de la même hauteur que celles existantes, installation d'équipements de contrôle et d'enregistrement des émissions atmosphériques, couverture des camions qui transportent des matériaux de nature poussiéreuse, délimitation et balisage des superficies d'activité ….etc.
Bref, le rapport conclut que la viabilité du projet dépend de ces mesures, ainsi que le programme de surveillance environnementale.
L'analyse de ce rapport soulève quelques interrogations :
- Comment cette société espagnole créée en 1989 qui a établi ce rapport a été choisie, tout en sachant que son activité principale est l'engineering, le développement, la construction de projets similaires, et non les études environnementales ?
- Pourquoi cette étude n'a pas été confiée à un organisme de renommée mondiale?
-L'étude établie en 47 pages a été déposée dans la commune de Moulay Abdellah, mise à la disposition des citoyens dont la majorité sont des illettrés, afin d'apporter leurs observations. Ne faudra-t-il pas soumettre cette étude à des spécialistes peu nombreux d'ailleurs afin de nous révéler ce qu'elle contient réellement ? Au lieu de la déposer dans une commune rurale et dire qu'on a respecté l'environnement et le bien-être du citoyen.
Qui est chargé du suivi du respect rigoureux des normes de l'environnement ?
A-t-on jamais sanctionné les grands pollueurs dans notre pays ?
Quand le concept du pollueur payeur sera-t-il appliqué?
Dans l'attente de réponses opérationnelles, nous espérons ne pas étouffer d'asphyxie et vous conseillons de ne passer près de Jorf Lasfar que par obligation.