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Nouvelles restrictions dans le monde, un an après le grand confinement de Wuhan


Libé
Dimanche 24 Janvier 2021

Un an jour pour jour après le spectaculaire confinement décrété à Wuhan, une ville chinoise désormais débarrassée du coronavirus, plusieurs pays imposent de nouvelles restrictions face à une épidémie qui ne faiblit pas et à l'inquiétude suscitée par les variants du virus. Au Brésil, en pleine seconde vague de la pandémie, où un millier de malades meurent chaque jour, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour protester contre le retard pris parla campagne de vaccination et demander la destitution du président Jair Bolsonaro pour sa gestion de la pandémie.

En Chine, un regain épidémique s'est matérialisé ces derniers jours dans certaines régions. Mais à Wuhan, une métropole de onze millions d'habitants et le berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde, rien ne rappelle l'ambiance apocalyptique qui régnait un an plus tôt. Les fêtards savourent leur liberté retrouvée et des habitants s'adonnaient samedi matin à leurs exercices physiques le long du Yangtsé, tandis que des groupes de retraités dansaient dans un parc, par un temps brumeux.

De nouvelles restrictions sont imposées dans de nombreux pays pour répondre à l'inquiétude qui monte face au danger que constituent les nouveaux variants du coronavirus, en dépit de la lassitude qui elle aussi grandit. Un couvre-feu est entré en vigueur samedi aux Pays-Bas, tout comme un nouveau confinement pendant le week-end en Colombie. Et ilfaut désormais un test pour être autorisé à entrer en Israël. La Norvège a annoncé samedi des mesures de semi-confinement dansla capitale Oslo etsa région, les plus strictes depuis le début de l'épidémie. Plus tôt cette semaine, plusieurs Etats européens avaient annoncé un renforcement des restrictions. La Belgique a ainsi décidé d'interdire à sa population les voyages non essentiels hors de ses frontières à compter de mercredi et ce jusqu'au 1er mars. Sous confinement depuis une semaine, le Portugal a fermé vendredi ses écoles, crèches et universités pour 15 jours. En Espagne, les fêtes de fin d'année ont fait bondir les contaminations.

La région de Madrid, l'une des plus touchées, a rendu publiques vendredi de nouvelles restrictions, avançant l'heure du couvre-feu et celle de la fermeture des bars et des restaurants. Le chef d'état-major de l'armée a présenté sa démission après avoir été accusé avec d'autres militaires d'avoir utilisé un passe-droit pour se faire vacciner. Des responsables politiques de différents partis ont également reçu la première dose du vaccin, sans appartenir pourtant à un groupe prioritaire. Hong Kong a instauré un premier confinement pour ce weekend, dans un quartier pauvre et densément peuplé.

En revanche, la province italienne de Lombardie a été rétrogradée samedi de "zone rouge" à "zone orange", après que les autorités se furent aperçues qu'elle avait été confinée pendant une semaine à la suite de statistiques erronées. Cesrestrictions ne vont passans susciter de nouvelles protestations. "Liberté pour le Danemark, nous en avons eu assez!", ont ainsi scandé plusieurs centaines de manifestants samedi soir à Copenhague. Ajoutant à l'inquiétude, le variant du coronavirus découvert pour la première fois en Grande-Bretagne pourrait être plus mortel encore, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson. Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité est de 10 sur 1.000 avec le virus, un chiffre qui atteint 13 à 14 sur 1.000 avec le nouveau variant, a affirmé le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance. L'agence européenne chargée des épidémies a, de son côté, relevé à "élevé/très élevé" le risque lié aux nouveaux variants, prévoyant "une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir". Autre mauvaise nouvelle, les livraisons du vaccin AstraZeneca/Oxford en Europe seront moins importantes que prévu en raison d'une "baisse de rendement" sur un site de fabrication, a dit vendredi le groupe britannique à l'AFP. La France a, quant à elle, demandé vendredi au laboratoire américain Pfizer de respecter ses engagements de livraisons. Mais le plan de vaccination dans le pays n'est pas remis en cause, a assuré samedi la ministre déléguée à l'Industrie, Agnés Pannier-Runacher.

Le vaccin "Spoutnik V" de la Russie n'a pas encore été autorisé dans l'UE, mais le gouvernement hongrois, qui critique les "lenteurs" européennes, a annoncé vendredi un accord pour en acheter jusqu'à deux millions de doses. L'autre vaccin Moderna a lui suscité quelques craintes en raison de cas d'allergies sévères. Mais celles-ci sont rares et n'ont concerné que dix personnes sur plus de quatre millions de premières doses administrées aux Etats-Unis, ont déclaré vendredi les autorités sanitaires américaines. Après un pic, la pandémie a pourtant décéléré partout cette semaine (634.200 nouveaux cas quotidiens en moyenne, soit -12%), sauf en Amérique latine où la ville de Rio de Janeiro a renoncé à organiser cette année son traditionnel carnaval.

Le Brésil, en pleine deuxième vague, commence tout juste sa campagne de vaccination et connaît déjà des ratés, tandis que les scientifiques alertent sur un possible manque de doses, de composants et même de seringues. L'épidémie a fait 2.107.903 morts et contaminé plus de 98 millions de personnes, selon un comptage de l'AFP. L'Europe et l'Amérique du Nord concentrent les deux tiers des nouvelles contaminations. A Montréal, l'Institut de cardiologie a annoncé samedi avoir démontré que la colchicine, un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte, réduisait les risques de complications liées au virus.

Dubaï ralentit les vaccinations face aux retards de livraison de Pfizer

L'émirat de Dubaï a annoncé ce week-end un ralentissement du déploiement du vaccin Pfizer-BioNTech en raison d'un retard annoncé dans les livraisons qui affectent d'autres pays, notamment européens. Dubaï, l'une des sept principautés qui forment les Emirats arabes unis, a lancé une campagne de vaccination à la mi-décembre après l'approbation du vaccin chinois Sinopharm et celui de l'alliance américano-allemande Pfizer-BioNTech. Mais l'Autorité de santé de Dubaï (DHA) a indiqué samedi qu'elle ralentissait l'administration des vaccins Pfizer en raison de retards de livraisons. "La DHA travaille à la reprogrammation des injections de première dose du vaccin Pfizer-BioNTech", a déclaré l'organisme public sur Twitter, sans remettre en cause la prise de la deuxième dose pour ceux ayant déjà reçu la première. Les retards annoncés la semaine dernière dans les livraisons du vaccin Pfizer-BioNtech ont provoqué les inquiétudes de nombreux pays européens. Ces derniers mois, Dubaï avait largement assoupli les restrictions liées à la pandémie pour attirer les touristes, une industrie dont l'économie de l'émirat dépend largement.

Mais face à la hausse des cas d'infection, les autorités ont annoncé jeudi la limitation de certaines activités de divertissements et la suspension des opérations chirurgicales "non essentielles" pour laisser la place aux "cas urgents". Elles ont également imposé des mesures de distanciation sociale plus strictes. Il n'existe pas de chiffres spécifiques sur le nombre de contaminations à Dubaï, l'émirat le plus peuplé du pays. Mais le nombre a quasiment doublé à l'échelle de la fédération depuis le début de l'année, pour atteindre environ 3.500 nouveaux cas quotidiens. Plus de deux millions de doses ont été injectées, pour une population de 10 millions d'habitants, selon les chiffres officiels. Le pays se classe deuxième derrière Israël en termes de pourcentage de la population vaccinée, estime le site allemand de recueil de données Statista. Depuis le début de la pandémie, les Emirats ont enregistré plus de 274.000 cas de personnes infectées au Covid-19, dont 783 sont décédées.


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