Nouvel ouvrage de Mohamed Loakira: “L’inavouable” dans les rayons

Mardi 12 Mai 2009

Nouvel ouvrage de Mohamed Loakira: “L’inavouable” dans les rayons
L’inavouable_ vient compléter la trilogie que Mohamed Loakira a entamé, en 2006, avec _L’esplanade des saints & Cie_, puis _A corps perdu_, en 2008, publiés aux Éditions Marsam.
De  retour d’un long voyage, Mamoun, personnage principal de la trilogie, constate que son appartement est vide et comprend que sa compagne s’est enfouie avec ses enfants, _les diablotins_, comme il se plait à les surnommer. Ayant perdu ce qu’il avait de plus cher, Mamoun se perd dans une recherche vaine à travers des lieux, des souvenirs, des voix lui rappelant les petites choses de la vie et la souffrance aux limites de l’humain. Il s’arrête longuement sur la brisure du couple due aux conflits culturels, au refus de compromis et à la permanence de la question malsaine : comment faire mal à l’autre ? La haine et le ressentiment l’emportent finalement. Mamoun périclite et endure des événements où l’intime, le politique, le social, l’étrange s’entremêlent et ponctuent ses errements nocturnes, traversés par la douleur, la soûlerie, la misère, l’exclusion et l’enterrement des proches.
Ce drame personnel s’accentue par l’ambiance des années de plomb au Maroc quand la répression, la torture et le passe-droit régnaient en maître. Mamoun aura affaire à la police et vivra la peur et la lâcheté. Il sera confronté à sa propre survie dans une solitude partagée avec les paumés, les marginaux, les aigris et les pique-assiettes. Mais il tiendra à préserver sa liberté malgré les risques, les menaces de culpabilité infondée et les rêves avortés.
Usé, tant du dedans que du dehors, Mamoun devient un être dépourvu d’essence, de raison d’être, de tout; un oiseau de nuit, interpellant tendrement ses enfants enlevés. Il survit  dans l’abandon, les obsessions, l’outrage des valeurs, jusqu’à se complaire dans la déchéance, aux rebords de la démence et du royaume des morts.
Dans un style coup de poing, parfois à la limite de la saignée, souvent dédramatisant des scènes douloureuses, Loakira laisse ses personnages errer sur un parcours aux abords de l’abîme, de la cruauté et de la déchirure. Il procède à l’éclatement de l’énonciation et brouille les voix du narrateur, des personnages, de l’auteur, du lecteur, en cassant la linéarité avec le conte, la chronique, l'Histoire du terroir, l’anecdote. Les temps et les événements se télescopent et s’agencent autrement sur un ton teinté d'autodérision, de grotesque, de dramatique, voire d’une forme de fantastique et le rythme d’une musique intérieure très blues.


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