
Bernardino Leon, chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), a exprimé, à l’issue des travaux de la 3ème réunion du dialogue inter-libyen, clôturés jeudi dernier à Alger, l’espoir de voir les frères-ennemis libyens parvenir rapidement à un accord à Skhirat, pour mettre fin à leurs rivalités.
M. Leon a mis en exergue la situation économique catastrophique de la Libye, notant que la Banque centrale et les administrations ne seront pas en mesure de continuer plus longtemps à payer les salaires.
La situation financière est si mauvaise que la Libye pourrait bientôt ne plus être en mesure de fonctionner en tant qu'Etat. La production pétrolière a baissé mais même si elle repartait à la hausse, le déficit budgétaire actuel ne pourrait pas être surmonté et les finances publiques resteraient dégradées. La situation politique n'est pas meilleure, a poursuivi M. Leon. Des institutions et des gouvernements sont en concurrence et ne sont pas capables de parvenir à un accord alors que le groupe terroriste EIIL/Daech progresse dans le pays.
L'envoyé de l'ONU a estimé que la seule issue à la crise est de convenir d'un gouvernement d'unité et du cadre qui permettra à ce gouvernement de fonctionner.
Il a ajouté que les parties prenantes pouvaient proposer un nouveau projet de texte qui garderait tous les éléments positifs convenus jusqu'à maintenant mais que cela devait être la version finale. « Nous pourrions peut-être arriver à un accord parfait avec le projet de texte numéro 20, mais si le pays s'effondre économiquement et financièrement, et si Daech contrôle maintenant une partie importante de Syrte et continue d'attaquer et de contrôler d'autres villes, quelle serait l'utilité de ce texte si le pays ne fonctionne plus ? , s'est interrogé M. Leon.