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Nos enfants exposés aux risques de l’addiction à la drogue

La vigilance des parents est de mise


Nezha Mounir
Vendredi 10 Mai 2013

Nos enfants exposés aux risques de l’addiction à la drogue
Une voiture s’arrête devant le lycée et Rachid en descend. Le papa attend que son fils rentre dans l’établissement avant de démarrer. Un rituel qu’il accomplit par acquit de conscience. «Je tiens à ce que mon fils ne manque de rien et qu’il soit bien encadré», précise-t-il. Rien n’est moins sûr car ce qu’il ignore, malheureusement, c’est que son cher fils attend juste que la voiture disparaisse pour aller rejoindre une bande de copains dans une ruelle attenante à l’établissement. Ensemble, ils fument un joint pour démarrer la journée sur un nuage.  Ils ne sont pas les seuls, d’ailleurs. C’est une pratique qui a tendance à gagner du terrain parmi les adolescents. Et cela se fait presque au vu et au su de tout le monde sauf des parents qui refusent parfois d’admettre la réalité. Pour eux, leurs chérubins sont toujours l’exemple à suivre et c’est bien évidemment la faute des autres. Les dangers les guettent de partout et notamment dans les établissements scolaires qui sont censés les protéger et parfaire leur éducation. D’ailleurs, des études ont été faites dans ce sens et les chiffres se passent de tout commentaire.
Déjà en 2006,
l’enquête nationale sur le tabagisme chez les jeunes de 13 à 15 ans, initiée par  l’OMS, l’Unicef et ACD Atlanta, a montré que 14,5% des élèves ont déjà essayé de fumer des cigarettes. Il apparaît également que  6,4% sont des fumeurs de cigarettes, 12% ont utilisé d’autres formes de tabac autre que la cigarette, 15,5% utilisent le tabac sous plusieurs formes (cigarettes, chicha, snif), 24,3% ont commencé à fumer avant l’âge de 10 ans et 12,5% des élèves non-fumeurs sont susceptibles de le devenir, surtout les garçons.
Ces chiffres nous donnent une idée sur la situation en ce qui concerne le tabagisme en milieu scolaire. Il est vrai que cette enquête date de 2006, ce qui n’enlève en rien à la pertinence des résultats obtenus qui, certainement, connaissent aujourd’hui une courbe exponentielle et que les collégiens, les lycéens et les étudiants qui fument des cigarettes, il y en a de plus en plus, mais pas seulement  du tabac. Des chiffres qui devraient être revus à la hausse par rapport aux données actuelles.
Il faut dire que tout s’y prête. Se procurer de la drogue, sous toutes ses formes, est d’une facilité déconcertante pour ces adolescents comme en témoigne Ali :«Un dealer a l’habitude de nous procurer  ce qu’il nous faut». Pire encore, il explique que parfois c’est un copain de classe qui les dépanne. Une réalité saisissante face à des  dealers en puissance. Le problème des moyens ne se pose nullement puisque généralement les parents ne lésinent pas sur l’argent de poche de leurs enfants. «Chaque matin maman glisse un billet de 50 DH dans mon cartable», affirme Leila, une adolescente de 16 ans, qui rentre pourtant manger chez elle à midi. C’est  juste donc de quoi acheter des friandises mais d’un genre assez spécial. En effet, elle est plutôt fan de petits gâteaux, le «maâjoune» (mélange d’huile de kif, de noix de muscade et d’autres épices). «Quand j’en prends, je suis complètement euphorique et du coup j’oublie tous les problèmes que je vis à la maison car mes parents sont en instance de divorce», révèle-t-elle.
Comme elle, nombre de jeunes s’adonnent à la drogue pour échapper à un quotidien loin de les satisfaire alors que d’autres ont juste voulu suivre le mouvement avant de se retrouver totalement emportés par le courant. Parfois c’est l’attrait du fruit défendu.
Les autorités publiques  sont bien conscientes de tous les risques encourus. Face à la recrudescence de la violence et de la circulation de drogues aux abords des établissements scolaires, elles se décident enfin à prendre les choses en main. Des rondes de police sont effectuées notamment près des établissements à  risques afin de resserrer l’étau autour des délinquants qui rôdent dans les parages.
En fait, la lutte contre ce phénomène est l’affaire de tous. Aussi bien les parents, les associations que l’Etat doivent travailler en étroite collaboration, comme l’a affirmé cet acteur associatif.


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