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Nigeria : Le président par intérim dissout le gouvernement


AFP, AP
Vendredi 19 Mars 2010

Le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, a dissous le gouvernement, un mois après avoir pris ses fonctions, a annoncé le ministre de l'Information du pays.
"Le président par intérim ne donne pas de raison pour la dissolution", a déclaré Dora Akunyili mercredi. "Il n'y a pas de vacance dans le gouvernement, des secrétaires permanents se chargeant" d'expédier les affaires courantes, a-t-il précisé.
Selon Dora Akunyili, le président par intérim Goodluck Jonathan diffusera bientôt un communiqué concernant la constitution d'un nouveau gouvernement. Initialement vice-président, Goodluck Jonathan est président par intérim du Nigeria depuis le 9 février, date à laquelle le chef de l'Etat élu Umaru Yar'Adua lui avait confié ses fonctions. Elu en 2007, Umaru Yar'Adua n'a pas été vu en public depuis novembre et a fait son retour au Nigeria il y a quelques semaines après trois mois passés en Arabie saoudite pour y soigner une maladie cardiaque. Mardi, le président de la commission électorale nationale indépendante avait annoncé que la prochaine élection présidentielle se tiendra en janvier ou avril 2011.
Par ailleurs, au moins 13 villageois chrétiens du centre du Nigeria ont été tués mercredi par des éleveurs musulmans, ont indiqué des responsables locaux, dans un nouvel épisode des violences religieuses dans ce pays qui ont déjà fait des centaines de morts. Cette nouvelle tuerie s'est déroulée vers 01h30 près de la localité de Riyom, dans l'Etat central du Plateau, et les assaillants, qui seraient issus de l'ethnie d'éleveurs fulani, étaient déguisés en militaires lors de leur raid, selon ces mêmes sources.
«Je peux confirmer que 13 personnes sont mortes et six autres ont été grièvement blessées. Elles ont été admises dans un hôpital de missionnaires», près de Jos, la capitale de l'Etat, a déclaré à l'AFP un haut responsable local Gregory Yenlong.
Il a précisé que l'attaque avait eu lieu dans la bourgade de Byei, à la périphérie de Riyom, à une quinzaine de kilomètres au sud de Jos. Cette zone est majoritairement chrétienne d'ethnie berom.
Gregory Yenlong a appelé les habitants au calme et leur a demandé de ne pas se venger. «Le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour traduire les assaillants devant la justice», a-t-il affirmé.
Un journaliste d'une radio locale a raconté à l'antenne que 12 cadavres étaient alignés dans une rue et qu'il y avait des femmes et des enfants parmi les victimes. «Les cadavres sont partiellement carbonisés et portent des marques de coups de machettes. J'ai compté six maisons brûlées et les gens autour de moi pleurent et gémissent», a-t-il ajouté.
Il a également indiqué qu'une cinquantaine de policiers supplémentaires avaient été déployés pour garantir la sécurité des habitants. Auparavant, le porte-parole de la police de l'Etat du Plateau, Lerama Mohammed, avait annoncé avoir «reçu des informations sur une attaque nocturne contre la population de Riyom apparemment lancée par des éleveurs fulani», qui appartiennent à l'ethnie peule.
Le 7 mars, des éleveurs fulani avaient également lancé une attaque de nuit contre trois villages majoritairement chrétiens proches de Jos, tuant au moins 109 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, selon la police.
D'autres sources ont affirmé que le nombre de morts se situait plutôt entre 100 et 500, tandis que 8.000 personnes ont pris la fuite de chez eux, d'après la Croix-Rouge. La police avait annoncé l'arrestation de 49 fulani suspectés d'avoir participé aux tueries. Ils avaient assuré avoir agi en «représailles» après avoir subi des attaques de la part de fermiers berom.
Dans le même temps, 151 berom avaient été arrêtés pour «possession illégale d'armes» et la police les avait accusé de vouloir «faire la loi eux-mêmes et de se mobiliser pour protéger leur communauté». Les violences dans le centre du Nigeria, à cheval sur les zones musulmanes du nord et chrétiennes et animistes du sud du Nigeria, ont déjà fait des milliers de morts depuis 2001 dans ce pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants. Selon des habitants, ces tueries entre éleveurs fulani et fermiers berom ont été provoqués par des vols de bétails, plus que par des différends religieux. Des analystes ont accusé le gouvernement de ne pas avoir puni les coupables avec suffisamment de sévérité et créé ainsi un sentiment d'impunité.


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