
Les cinq étrangers, tués par balles lors de l'assaut contre l'hôtel Corinthia, étaient "un Américain travaillant pour la société de sécurité américaine Crucible, un Français pilote d'une compagnie aérienne géorgienne, deux femmes hôtesses de nationalité philippine et un Sud-Coréen assistant du pilote", a affirmé le porte-parole des opérations de sécurité à Tripoli, Issam Al-Naass. Trois membres des services de sécurité ont également été tués, et cinq personnes blessées ainsi qu’une sixième personne "prise en otage" par les assaillants et dont la nationalité n'était pas connue.
La capitale libyenne est contrôlée par FajrLibya, une puissante coalition de milices notamment islamistes, qui a installé un gouvernement parallèle à Tripoli après en avoir chassé le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Ce dernier, qui siège à Al-Baida dans l'est du pays, a condamné "l'attaque terroriste revendiquée par des takfiris (extrémistes sunnites)". L'assaut a commencé le matin par l'explosion d'une voiture piégée devant l'établissement, où trois hommes armés ont ensuite pénétré avant d'être pourchassés par les forces de sécurité relevant du gouvernement pro-FajrLibya, qui ont également assiégé le Corinthia.
L'attaque s'est achevée en milieu d'après-midi avec la mort des trois assaillants, qui ont fait exploser leurs ceintures alors qu'ils étaient "encerclés" au 24e étage normalement réservé à la mission diplomatique du Qatar, selon Issam Al-Naass.
Le chef du gouvernement autoproclamé en Libye, Omar al-Hassi, se trouvait à l'intérieur de l'hôtel au moment de l'assaut mais il a été évacué sain et sauf, selon M. Naass.
Dans un communiqué, le gouvernement parallèle a affirmé que "les auteurs de l'attaque voulaient tuer Omar al-Hassi". Ils ont imputé cette tentative d'attentat au "criminel de guerre Khalifa Haftar", un général controversé qui a lancé ces derniers mois une opération pour reprendre Benghazi aux groupes armés islamistes contrôlant la ville.
La branche libyenne du groupe jihadiste EI, qui sévit notamment en Irak et en Syrie, a affirmé dans un message sur Twitter que ses membres avaient pris d'assaut l'hôtel, diffusant la photo d'un des auteurs de l'attaque présenté comme "Abou Ibrahim al-Tounsi, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
Dans une déclaration unanime, les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont dénoncé une attaque "abominable".