
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry ont cherché en vain, pendant plus de dix heures, à rapprocher leurs positions, dimanche et lundi dans un grand hôtel de la capitale omanaise.Selon le département d'Etat, les pourparlers ont été "durs, directs et sérieux", mais "il y a encore du temps" pour parvenir à un accord qui mettrait fin à dix ans de crise.
La réunion Iran/Etats-Unis avait commencé dimanche sur un constat pessimiste du président américain Barack Obama. Le guide suprême Ali Khamenei a répondu lundi via Twitter en faisant part de "la détermination" de l'Iran "à clore le dossier nucléaire, malgré la volonté des ennemis (les Etats-Unis) de le prolonger".L'ayatollah a répété que l'Iran ne voulait "pas posséder d'armes nucléaires".
Les négociations,dirigées par la représentante ad hoc de l'Union européenne Catherine Ashton, se sont poursuivies mardi à Mascate, cette fois avec une réunion entre de hauts responsables politiques d'Iran et du Groupe 5+1 (Royaume-Uni, Chine, France, Russie, Etats-Unis et Allemagne), avant une dernière ligne droite, à partir du 18 novembre à Vienne.
Soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique, l'Iran affirme que son programme n'est destiné qu'à produire de l'électricité, ce qui nécessite un développement de ses capacités d'enrichissement d'uranium.
Les grandes puissances cherchent à s'assurer de l'aspect purement civil du programme, en échange d'une levée progressive des sanctions et d'inspections rigoureuses des sites nucléaires.
La principale divergence concerne le nombre de centrifugeuses que l'Iran serait autorisé à exploiter. Mais la durée d'un règlement définitif entre l'Iran et le G5+1 peut aller de cinq ans à au moins le double.
En attendant, des négociations techniques pourraient se prolonger au-delà du 24 novembre en cas d'accord "au moins d'un niveau général".
En Iran comme aux Etats-Unis, des considérations de politique intérieure pèsent sur les négociations. Aux Etats-Unis, le Congrès pourrait décider de nouvelles sanctions contre Téhéran si les négociations n'avancent pas rapidement. En Iran, 200 députés iraniens ont signé une déclaration demandant que l'équipe de négociation de M. Zarif "défende vigoureusement" les droits du pays à un programme nucléaire et une "levée totale des sanctions".