Musiques du désert : Un rendez-vous boudé par le public

Pourquoi organise-t-on des festivals ? Naturellement pour contribuer à une dynamique culturelle et artistique, et partant à un projet qui verse dans le réceptacle de la modernité. C’est aussi dans un objectif récréatif certain visant à rompre la monotonie de toute une année de travail. Cela veut dire, bien entendu, que le public est le premier concerné dans cette affaire. Que dire donc quand ce public ne figure pas au centre d’intérêt de certains festivals ? Et quand, par conséquent, ce même public boude certains festivals ? C’est le cas du Festival des Musiques du désert, organisé à Errachidia, par le Centre Tarek Ibn Ziad. Un fiasco à tous les niveaux.
Les faits : mercredi, la première conférence organisée autour des enjeux du développement local a réuni une vingtaine de personnes. Et pas plus lors de la deuxième journée à l’occasion d’une projection d’un documentaire russe sur les nomades. L’on rétorquera que les conférences à caractère intellectuel connaissent la même déconvenue un peu partout. Mais que dire des deux premiers jours du festival sur le plan artistique ?
Le spectacle organisé à Merzouga censé drainer un grand public a été tout simplement un non-évènement. Ils n’étaient pas plus de 300 personnes à avoir suivi les prestations des troupes gnaouies et d’autres artistes marocains et étrangers.
L’on dira que ce n’était pas aisé de s’y rendre, mais la deuxième soirée tenue à Errachidia, un centre urbain cette fois-ci, n’a pu drainer qu’une centaine de personnes ! Pour un budget de 1,5 million de Dh selon des sources de l’organisation (d’autres sources parlent, en revanche, de plus de 3 millions de Dh) il y a lieu de s’interroger sur le pourquoi. D’ailleurs, avec un budget de l’ordre de 200 mille dirhams seulement, un festival voisin à Rich a réalisé une performance populaire nettement meilleure.