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Moscou annonce des frappes massives face aux percées ukrainiennesLibé
Jeudi 15 Septembre 2022
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L' armée russe a annoncé mardi des "frappes massives" sur tous les fronts en réaction à la contre offensive fulgurante des troupes ukrainiennes, que les Etats-Unis ont qualifié de "changement d'élan" en annonçant une nouvelle aide militaire "dans les prochains jours". "Je laisse le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky (...) décider s'il a l'impression d'avoir atteint un tournant sur le plan militaire, mais clairement, au moins dans le Donbass (est de l'Ukraine), il y a un élan", a dit John Kirby, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale rattaché au président américain Joe Biden. "Vous allez voir un autre (volet d'assistance militaire) dans les prochains jours", a-t-il promis. Sur le terrain, les bombardements russes ont fait au moins huit morts et 19 blessés en 24 heures dans les régions de Kharkiv (nordest) et Donetsk (est), selon la présidence ukrainienne. "L'Ukraine enregistre jusqu'à 200 crimes de guerre commis chaque jour par les Russes" sur son sol, a assuré l'état major ukrainien, ajoutant que "plus de 70.000 km2 dans 10 régions ukrainiennes ont été minés" par les occupants. L'état-major ukrainien a fait état de la poursuite des "pillages" par l'armée russe, précisant que quelques 300 voitures avaient été volées dans la région de Kharkiv. De son côté, la Russie a affirmé que les militaires ukrainiens se livraient à des représailles contre des civils dans les endroits qu'ils ont repris ces derniers jours. "Selon nos informations, il y a de nombreuses actions punitives contre les habitants de la région de Kharkiv, des gens sont torturés, maltraités", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant : "c'est révoltant". Lors d'une réunion mardi de l'état-major, le président ukrainien a fait valoir que "plus de 4.000 km2 et plus de 300 localités ont été libérés. Des mesures de stabilisation sont en oeuvre et l'offensive se poursuit". "Les forces aériennes, balistiques et l'artillerie russes effectuent des frappes massives contre les unités des forces armées ukrainiennes dans toutes les zones opérationnelles", a de son côté souligné le ministère russe de la Défense. Il a en particulier évoqué des bombardements près de Sloviansk, Konstantinivka et Bakhmout dans l'est de l'Ukraine, ainsi que dans les régions méridionales de Mykolaïv et de Zaporijjia et dans celle de Kharkiv, d'où les soldats russes se sont presque totalement retirés face aux avancées ukrainiennes. L'offensive russe déclenchée le 24 février va continuer "jusqu'à ce que les objectifs soient atteints", avait martelé la veille le Kremlin, selon lequel il n'y a actuellement "pas de perspectives de négociations" entre les deux belligérants. L'Ukraine avait dit lundi avoir atteint la frontière russe et rétabli son contrôle sur l'équivalent de sept fois la superficie de Kiev en un mois. "La libération des localités occupées parles envahisseurs russes se poursuit dans les régions de Kharkiv et de Donetsk", a indiqué mardi l'armée ukrainienne. Selon la présidence, "l'approvisionnement en électricité de la ville de Kharkiv et de toute la région a été rétabli". Dans le village de Bogoroditchne, anciennement sur la ligne de front non loin de Donetsk et que les Russes ont évacué il y a quelques jours, pratiquement chaque maison porte les traces d'intenses combats, a constaté un journaliste de l'AFP. Mykola Gonchar, 58 ans, et sa mère Nina Gonchar, 92 ans, y sont malgré tout restés. "Les Russes sont venus, ils ont tué mon frère et ma belle-soeur", raconte à l'AFP cet homme devant sa maison relativement épargnée par les tirs d'artillerie et de balles qui ont ravagé cette localité de 750 habitants avant la guerre. Il a lui-même enterré les corps. Au total, "depuis le début du mois de septembre, nos soldats ont déjà libéré 6.000 km2 de territoires ukrainiens dans l'est et le sud", un chiffre deux fois supérieur à celui officiellement fourni 24 heures auparavant, a déclaré lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Et nous continuons d'avancer". Les Russes "ne parviennent pas à renforcer la nouvelle ligne de front après les gains ukrainiens dans l'est de l'oblast de Kharkiv et fuient en nombre la zone ou bien se redéploient sur d'autres axes", a relevé mardi l'Institute for the Study of War (ISW), un centre de réflexion basé aux États-Unis. "Il est trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener", a toutefois tempéré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Sur le plan diplomatique, le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé mardi le président russe Vladimir Poutine à ordonner le "retrait complet" hors d'Ukraine des forces russes. Lors d'un entretien téléphonique de 90 minutes, le dirigeant allemand a "insisté auprès du président russe pour qu'une solution diplomatique soit trouvée le plus rapidement possible, basée sur un cessez-le-feu, un retrait complet des troupes russes et le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine", selon un communiqué de la chancellerie allemande. La pression s'accroît sur M. Scholz, à Kiev comme au sein de sa propre coalition gouvernementale, pour livrer des chars susceptibles de parachever les succès de la contre offensive ukrainienne. La Première ministre estonienne Kaja Kallas et le président lituanien Gitanas Nauseda ont également appelé mardi le président français Emmanuel Macron à accroître son aide militaire à l'Ukraine, lors d'une conversation téléphonique à l'initiative de Paris. Devant le Parlement européen, le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a annoncé le même jour qu'il va proposer aux Etats membres d'accorder un nouveau financement pour la fourniture d'armes à l'Ukraine. A Kiev, le ministre danois de la Défense Morten Bødskov a indiqué à l'agence danoise Ritzau que son pays allait entraîner des soldats ukrainiens sur son sol. La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a elle appelé mardi à l'unité de l'Union européenne et à de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie face à son "chantage" énergétique. Les ministres européens de l'Energie se réuniront à cet égard le 30 septembre pour examiner les mesures d'urgence proposées par la Commission afin d'enrayer l'envolée des prix du gaz et de l'électricité provoquée par la guerre en Ukraine.
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