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Mohamed Abderrahmane Tazi : Les jeunes réalisateurs marocains négligent l’apport de leurs aînésMardi 24 Juin 2014
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Le cinéaste Mohamed Abderrahmane Tazi s’est dit déçu par la nouvelle vague de jeunes réalisateurs en rupture de ban avec les pionniers du cinéma marocain.
Dans un entretien accordé à la Map, en marge du Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK), où un hommage lui a été réservé, le réalisateur de ‘’Badis’’ note avec regret que les jeunes du cinéma d’aujourd’hui mésestiment l’œuvre de leurs aînés, privilégiant le conflit des générations sur le dialogue. Ce qui représente un mauvais départ car on ne peut pas, d’un coup de manivelle, faire table rase du passé et partir à zéro. ‘’Contrairement à la première génération des cinéastes qui a milité pour jeter les bases du cinéma national, les jeunes d’aujourd’hui ne pensent qu’à mettre main basse sur les subventions sans se donner la peine de s’impliquer dans la refondation et la promotion du cinéma marocain’’, lâche-t-il.
Preuve de ce désintérêt flagrant, l’absence des jeunes dans toutes les organisations professionnelles qui œuvrent dans le domaine cinématographique, note le président de l’Association nationale des producteurs de films, faisant remarquer que si les professionnels de sa génération assument encore leurs responsabilités dans des fédérations, ce n’est nullement par un certain goût de rester sur le devant de la scène mais seulement faute de relève. Evoquant, par ailleurs, ses souvenirs d’enfant qui découvre pour la première fois la magie de l’image, Mohamed Abderrahmane Tazi se souvient que cela remonte à des vacances passées à Sidi Slimane, exactement dans un souk hebdomadaire où il a vu pour la première fois un spot publicitaire diffusé sur grand écran. Depuis, il n’a cessé de cultiver le goût de communiquer avec les gens à travers ce medium jusqu’au jour où il tombe par hasard sur une annonce dans un journal qui porte sur l’allocation de bourses d’études en France dans le domaine audiovisuel par le Centre cinématographique marocain (CCM). Admis, il commence ses études en 1960 à l’Institut des hautes Etudes cinématographiques à Paris avec comme collègues de promotion, entre autres, Adelmajid R’Chich, Ahmed Bouanani, Mohamed Sekkat ou encore Abdellah Rmili.
De retour au pays, les cinq co-promotionnaires ont rejoint le CCM qui produisait un film hebdomadaire d’informations nationales et ce, après avoir tenté vainement d’intégrer la télévision nationale.
MAP
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