
Jean-Yves Le Drian (France), Ursula von der Leyen (Allemagne), Tomasz Siemoniak (Pologne) et Pedro Morenés (Espagne) ont aussi apporté leur soutien au groupe aéronautique européen Airbus dans l'attente des conclusions de l'enquête sur l'accident mortel de l'avion de transport militaire européen A400 M survenu samedi en Espagne.
Après une série de naufrages dramatiques de migrants, ils se sont surtout penchés sur les propositions que le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, devait présenter hier au Conseil de sécurité des Nations unies en vue d'une action militaire contre les passeurs, au départ notamment de Libye.
Réunis dans l'urgence le 24 avril, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont décidé de demander l'aval de l'ONU pour mener des actions militaires contre les passeurs de clandestins en Libye.
L'UE, qui envisage d'intercepter et de détruire les bateaux utilisés par les passeurs pour tracter jusqu'en haute mer des embarcations chargées de migrants laissées ensuite à la dérive, se heurte au droit international, qui lui interdit de se rendre dans les eaux territoriales libyennes ou d'arrêter un navire battant pavillon, sans mandat international. En attendant ce feu vert de l'ONU, qui risque de se heurter à des objections de la Russie, les Européens pourraient agir contre les navires qui ne battent aucun pavillon.
Dans tous les cas de figure, le partage de renseignements sera essentiel pour identifier les zones de départ du trafic, les bateaux à cibler et la situation sécuritaire en Libye.
Une surveillance aérienne et par radar pourrait compléter les écoutes téléphoniques et les renseignements collectés par les navires qui croisent actuellement en Méditerranée, notamment au sein de la mission européenne Triton.
Une force internationale pourrait être constituée, si le gouvernement libyen en fait la demande, pour sécuriser des points clés de Tripoli, notamment l'aéroport - à l'image de celui de Mogadiscio - et des sites économiques comme des raffineries, a-t-on précisé de source diplomatique.
La France, qui se plaint d'être souvent seule militairement face au terrorisme, notamment en Afrique, a aussi à cœur de faire avancer la défense européenne, l'un des enjeux du sommet européen de juin.