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La chancelière a consacré à l'Alliance atlantique l'essentiel de son discours qui devait en principe porter sur le budget 2020 de l'Etat fédéral. Et répondu point par point au président français, qui juge l'Otan en état de "mort cérébrale".
Créée il y a 70 ans en plein conflit Est-Ouest, l'Otan conserve-t-elle une quelconque utilité? Oui, a répondu en substance Mme Merkel.
"Il est dans notre intérêt de préserver l'Otan, plus que pendant la Guerre froide", a ainsi jugé la chancelière, qui a grandi en ex-RDA communiste.
Elle a souligné la contribution de l'Otan, depuis la fin de la Guerre froide, à la stabilisation de la situation dans les Balkans ou au conflit en Afghanistan.
"L'Europe ne peut pas se défendre seule pour le moment, nous dépendons de l'Alliance transatlantique. Il est important que nous travaillions pour cette Alliance et que nous assumions davantage de responsabilités", a en outre asséné Mme Merkel, alors que la France plaide pour le développement de la défense européenne.
Paris et Berlin ont déjà cherché à calmer le jeu après les critiques françaises, en s'accordant le 20 novembre sur la mise en place d'un comité d'experts destiné à renforcer le processus politique au sein de l'Otan, une organisation militaire. Un autre aspect de la crise que traverse l'Otan est la question de la participation de ses membres à ses dépenses militaires.
Là aussi, la dirigeante allemande s'est efforcée de répondre aux critiques.
Les alliés de l'Allemagne, en particulier les Etats-Unis de Donald Trump, reprochent à intervalles réguliers à l'Allemagne, malgré ses excédents budgétaires, de ne pas participer suffisamment aux dépenses.
Berlin atteindra "au début de la décennie 2030", a ainsi promis Mme Merkel, l'objectif de l'Alliance atlantique de consacrer 2% de son produit intérieur brut à ce domaine. Elle a confirmé au passage qu'elle comptait bien gouverner jusqu'au terme de l'actuelle législature, fin 2021, en dépit des menaces qui continuent de peser sur sa fragile coalition avec le parti social-démocrate. Il n'est pas sûr cependant que ces assurances financières contentent les Etats-Unis.
Le conseiller à la défense nationale de Donald Trump, Robert O'Brien, a prévenu mercredi que ces 2% ne représentaient qu'un "seuil minimum". L'Allemagne, dont le "pouvoir économique est immense", a "le devoir d'investir de manière appropriée au profit de sa défense et de celle de ses alliés", a-t-il prévenu dans le quotidien allemand Bild.
Enfin, Mme Merkel a évoqué la délicate question de la Turquie, membre-clé de l'Otan dont l'intervention dans le nord de la Syrie, avec l'assentiment de Washington, a déstabilisé l'organisation. "La Turquie doit rester membre de l'Otan", a asséné la chancelière, à la tête d'un pays qui compte environ 2,5 millions de personnes d'origine ou de nationalité turque. "Il est important pour l'Alliance, sur le plan géostratégique, que la Turquie en fasse partie", a-t-elle martelé.
La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont quelque 3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays depuis 2011.
Le flux de passage de réfugiés vers l'Europe s'est tari à la faveur d'un accord financier conclu en 2016 entre Ankara et l'UE. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis plusieurs semaines d'"ouvrir les portes" aux candidats à l'exil.
17 morts en Syrie dans l'explosion d'une voiture piégée dans une zone sous contrôle turc
"Le groupe terroriste YPG poursuit ses attentats visant les civils. Les tueurs d'enfants ont cette fois fait exploser une voiture piégée dans le village de Tal Halaf à l'ouest de Ras al-Aïn, tuant 17 personnes et blessant plus de 20 autres", a affirmé le ministère turc. Ras al-Aïn et ses environs sont contrôlés par les supplétifs syriens de la Turquie à la faveur d'une offensive lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie en octobre pour en chasser les YPG.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG, a relevé son bilan à 17 morts, contre 11 un peu plus tôt, des combattants syriens pour la plupart. La Turquie considère les YPG comme un groupe "terroriste" mais cette milice est soutenue par les pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). L'offensive menée par Ankara en octobre lui a permis de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur, allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.
Ankara a néanmoins interrompu son opération militaire après avoir conclu deux accords avec Washington et Moscou qui prévoient le retrait des YPG de la plupart de leurs positions frontalières. A terme, Ankara souhaite établir une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie, avec l'objectif d'y installer une partie des quelque 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie.