Secret de Polichenelle, au fait. Dès l’entame et même bien avant le coup d’envoi officiel de toute première campagne électorale, la couleur était annoncée, celle puisée dans un registre fait de corruption, de dépravation, de ventes et achats de voix et autres trafics en tous genres … Registre que l’on croyait enterré à jamais.
Et pour cause. Nous sommes bel et bien, depuis 2011 et pour peu que l’on ait bonne mémoire, sous l’ère d’une Constitution qui se distingue de loin de celles l’ayant précédée.
Et cerise sur le gâteau, le Ciel (une conjoncture très particulière plutôt) nous a gratifiés de gens qui n’ont pas cessé, depuis qu’ils se sont vu porter au pouvoir, de crier sur les toits que leur souci majeur consiste à éradiquer toute forme de dépravation et de prévarication.
On en sait quelque chose aujourd’hui. Le résultat est là. Merci messieurs (il y a trop peu de dames pour penser à les interpeller) d’avoir réussi ce triste et trop consternant ratage. Les premières élections sous l’actuelle Constitution, c’est du pipeau.
Obligés de le croire, puisque ce sont ceux-là mêmes qui sont censés garantir le déroulement d’élections transparentes et crédibles qui le déclarent sans coup férir. Sans rougir.
Camarade Nabil, Benabdellah de son last name, ministre à portefeuille retentissant dans l’actuel gouvernement, n’y est pas allé par quatre chemins, qualifiant l’opération qui a accompagné l’élection des membres de la Chambre des conseillers de, excusez du peu, de «grand scandale». Et d’expliciter que bon nombre d’élus se sont exagérément servis d’argent pour atteindre être là où ils sont désormais. Il est «joli» ce «exagérément». Comme quoi il y a des limites à ne pas dépasser.
Nabil Benabdellah aura eu, toutefois, le mérite de sortir d’autres honorables membres de ce non moins honorable gouvernement de leur bienheureuse hibernation.
Et la commission mixte chargée du suivi des élections de corroborer. Et qui dit «Commission mixte», dit Hassad et Ramid, deux ministres plus imposants encore dans ce même gouvernement où siège camarade Nabil.
Mea Culpa ? On aurait du mal à le croire. De la simple surenchère ? Plutôt. Surtout si l’on doit se limiter à ce seul verbiage.
Et puis, ils étaient où, ces braves gens, quand les citoyens, quand des associations, des partis ou acteurs politiques cherchaient à attirer l’attention sur les pratiques déplorables voire mafieuses qui ont souillé l’opération électorale à tous les niveaux ? La Chambre des conseillers n’est au fait que l’aboutissement de tout cela.