Marrakech célèbre l’inscription de l’art gnaoua sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO

Un art ancestral qui symbolise le Maroc de la diversité et du pluralisme


Vendredi 10 Janvier 2020

La ville de Marrakech a célébré mercredi, en grande pompe, l’inscription de l’art gnaoua sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, le temps d'une soirée éclectique dédiée à cette facette de la culture et du savoir-faire artistique ancestral du Royaume.
Initiée par l’Association Yerma Gnaoua, l’Association Assalam Al Masrahi de Marrakech, outre plusieurs acteurs de la cité ocre, cette soirée captivante a été rehaussée par la participation de plusieurs maâlems de renommée nationale, dont Ahmed Bakbou, Mustapha Bakbou, Abdelkebir Marchane, Mohamed Kouyou, Hassan Gadiri, Abdelkebir Ben Seloum et Eddahbi Moulay Ettayeb.
Les mélomanes des sonorités authentiques ont eu, ainsi, le privilège de vibrer, trois heures durant, aux rythmes et chants de cet art ancestral qui symbolise ce Maroc de la diversité et du pluralisme mais dans l’unité et la symbiose. "Si la ville d’Essaouira est la porte ouverte des Gnaoua de tout le Maroc, la cité ocre au rayonnement international, a été très influencée par cette forme artistique, qui est très présente dans la scène musicale locale : à la mythique place Jemaa El Fna, comme dans les festivals et les soirées artistiques organisés à Marrakech", a confié, à la MAP, le président de l’Association Yerma Gnaoua, Abdeslam Alikane.
"Marrakech, cette ville chargée d’histoire et riche de son patrimoine matériel et immatériel, a toujours été un pont entre l’Afrique et le Maroc, et de ce fait, représente le lieu par excellence du multiculturalisme", a-t-il ajouté. M. Alikane a tenu également à rappeler que cette reconnaissance vient couronner les efforts de plusieurs acteurs ayant milité pour l’inscription de l’art gnaoua sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, relevant que cette inscription sur la liste du patrimoine de l’UNESCO ouvre à cette forme artistique les portes de l’universalisme. Et de poursuivre que cette inscription incitera à oeuvrer pour la réalisation d'un musée dédié à l’art gnaoua et à intégrer cette forme musicale dans les programmes dispensés au sein des conservatoires et des instituts spécialisés, afin d'inciter les jeunes à innover dans cet art, le préserver et le développer.
L’art gnaoua, rappelle-t-on, a été inscrit en décembre dernier à Bogota, par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
L'art Gnaoua vient s’ajouter à sept autres éléments du patrimoine national déjà inscrits sur cette liste, à savoir : "L’espace culturel de la place Jemaa El Fna", "Le Moussem de Tan Tan", "La diète méditerranéenne", "La fauconnerie", "Le festival des cerises de Sefrou", "Les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier" et "La Taskiwin", danse martiale du Haut-Atlas occidental classée comme "nécessitant une sauvegarde urgente".
La liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui compte à ce jour 429 éléments inscrits, vise à assurer une plus grande visibilité aux pratiques culturelles et aux savoir-faire portés par les communautés.


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