
Londres s'est toutefois efforcé de souligner qu'il s'agissait d'un texte "allant plus loin" que l'accord UE-Japon, avec notamment des améliorations en matière de libre circulation des échanges numériques. Toujours selon Londres, environ 99% des exportations entre les deux pays seront exempts de droits de douane grâce à cet accord, dont la conclusion avait déjà été annoncée le 11 septembre. Les échanges de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Japon ont représenté en 2019 environ 30 milliards de livres sterling (33 milliards d'euros), soit à peine 2% du total du commerce extérieur britannique.
C'est aussi très peu comparé aux échanges commerciaux entre le RoyaumeUni et l'Union européenne, qui pesaient plus de 670 milliards de livres l'an passé. L'accord nippo-britannique pourrait permettre à terme d'augmenter de 15 milliards de livres les échanges commerciaux entre les deux pays, affirme encore Londres. Les Parlements des deux pays doivent encore ratifier l'accord d'ici la fin de cette année pour qu'il entre en vigueur le 1er janvier 2021, afin de coïncider avec la fin de la période de transition avec l'Union européenne après le Brexit qui a démarré le 31 janvier 2020. Le texte a été signé lors d'une brève cérémonie à Tokyo en présence de la ministre britannique du Commerce international Liz Truss et du ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi. "Certains disaient qu'un Royaume-Uni indépendant ne parviendrait pas à conclure des accords commerciaux séparés ou que cela prendrait des années. Mais, aujourd'hui, nous avons prouvé aux sceptiques qu'ils avaient tort", a lancé Mme Truss après la signature. Cet accord "ouvre la voie" à des liens plus étroits entre le Royaume-Uni et 11 pays du Pacifique dans le cadre du traité commercial transpacifique (CPTPP), a ajouté Londres.
M. Motegi, de son côté, a rappelé que le Japon considère le Royaume-Uni comme une "porte d'entrée vers l'Europe continentale" et a souligné l'importance d'une fin en douceur de la période de transition du Brexit. "Il est d'une importance capitale que les chaînes d'approvisionnement entre le Royaume-Uni et l'UE soient maintenues même après la fin de la période de transition", a dit le ministre japonais. Il s'est notamment félicité d'un "accès amélioré" au marché britannique pour certains produits japonais par rapport à l'accord avec l'UE, comme des pièces pour les secteurs ferroviaire ou automobile. Le constructeur automobile japonais Nissan, allié du français Renault, exploite notamment une énorme usine à Sunderland (nord-est de l'Angleterre), dont l'avenir serait sérieusement compromis en cas de "no deal" entre Londres et Bruxelles. Le Royaume-Uni a repris jeudi ses négociations difficiles avec l'Union européenne sur leurs futures relations commerciales, après une semaine de paralysie. Les deux parties espèrent trouver un compromis d'ici la fin du mois, pour éviter un chaos économique après le 1er janvier 2021, mais des points de friction importants subsistent.