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Libye: des centaines de morts à Misrata en un mois et demi de combats


AFP
Mardi 19 Avril 2011

Libye: des centaines de morts à Misrata en un mois et demi de combats
Un millier de personnes ont péri en six semaines dans la ville rebelle assiégée de Misrata, selon des sources médicales, au moment où les combats en Libye marquaient le pas près d'un mois après le début de l'intervention militaire internationale.
«Quatre-vingts pour cent des morts sont des civils», a déclaré lundi l'administrateur de l'hôpital de Misrata, le Dr Khaled Abou Falgha, précisant que les combats incessants depuis la fin février avaient également fait 3.000 blessés.
Dans son lit du service des soins intensifs, le petit Mohammed, 10 ans, se tord de douleur. Ses yeux sont ouverts mais les médecins doutent que l'enfant, touché par un tireur embusqué, ne reprenne jamais conscience.
«Il a été atteint par une balle à haute vélocité. Elle est entrée par le côté gauche de sa tête et est ressortie de l'autre côté», explique le Dr Abdoul Kather Mouqtar.
Pour la seule journée de dimanche, au moins dix-sept personnes ont été tuées et 71 blessées dans la grande ville côtière située à 200 km à l'est de Tripoli, a-t-on indiqué à l'hôpital.
Le médecin a précisé avoir constaté, depuis la semaine dernière, de graves blessures causées par des bombes à sous-munitions, que les forces kadhafistes emploient depuis jeudi soir, selon les rebelles et l'organisation Human Rights Watch.
L'emploi de ces armes, prohibées par une convention internationale en raison notamment des dommages qu'elles sont susceptibles de causer aux populations civiles, a nécessité de nombreuses amputations à Misrata, selon le médecin.
L'hôpital a, par ailleurs, constaté une augmentation du nombre de civils blessés par des balles à haute vélocité tirées par des snipers.
Ces blessures, dont les séquelles sont souvent irréversibles, concernent généralement la tête et le cou, zones du corps visées de préférence par les tireurs embusqués, a précisé un autre praticien, le Dr Abdoul Kather Mouqtar.
Samedi, l'ONG Médecins Sans Frontières a évacué en Tunisie 99 blessés, dont 10 dans un état «critique», par voie maritime, la seule qui relie la ville assiégée au reste du monde.
Une dizaine de milliers de migrants, notamment égyptiens et nigériens, attendent toujours leur évacuation dans un camp de fortune installé près du port de Misrata, dans des conditions particulièrement précaires, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Jeremy Haslam, chef de la mission de l'OIM dans le pays, a indiqué craindre également un mouvement d'exode de masse des quelque 400.000 habitants libyens de la ville assiégée, qui dépasseraient les capacités logistiques du dispositif mis en place par l'OIM, le Qatar et l'ONG Médecins sans Frontières.
Ailleurs dans le pays, les combats se poursuivaient à Nalout (ouest) et à Ajdabiya (est), noeud de communication stratégique menant vers le fief des rebelles à Benghazi, à 160 km au nord, et vers Tobrouk (à 327 km à l'est), près d'un mois après le début de l'intervention le 19 mars de la coalition internationale.
Dimanche, les forces loyalistes ont bombardé les environs de Nalout, proche de la frontière tunisienne, selon un témoin.
Environ 3.000 Libyens ont fui samedi les montagnes de l'ouest de leur pays pour rejoindre la Tunisie, a indiqué le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).
A Ajdabiya, les forces pro-Kadhafi étaient revenues dimanche à moins de 20 km de cette ville, poussant certains rebelles et des habitants à fuir par centaines, selon un journaliste de l'AFP. L'armée a fini par se replier et les rebelles ont gardé le contrôle
de la ville.
Pour le régime libyen, «l'implication d'al-Qaïda dans le conflit en Libye est prouvée chaque jour».
«Nous croyons que ce serait très dangereux que ces gens s'installent dans ce pays, contrôlent son avenir et son immense richesse, à quelques pas de l'Europe», a dit dimanche soir le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, au cours d'une conférence de presse.
La coalition internationale est intervenue le 19 mars, sur mandat de l'ONU, pour mettre un terme à la répression sanglante de la révolte contre le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans. L'Otan a pris les commandes de l'intervention militaire le 31 mars.


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