MM. Sarkozy, Obama et Cameron ont jugé dans une tribune commune «impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi».
«Il ne s'agit pas d'évincer Kadhafi par la force. Mais il est impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi (...) Il est impensable que quelqu'un qui a voulu massacrer son peuple joue un rôle dans le futur gouvernement libyen», écrivent les présidents français et américain et le Premier ministre britannique dans quatre quotidiens.
Pour accélérer son départ, ils estiment que «l'Otan et les partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations afin que la protection des civils soit maintenue et que la pression sur le régime s'accroisse».
Jeudi, l'Otan, réunie à Berlin, a également «endossé fermement» l'appel au colonel Kadhafi à se retirer, lancé par le Groupe de contact chargé du pilotage politique de l'intervention internationale. Pendant ce temps, Mouammar Kadhafi paradait dans les rues de Tripoli.
Lunettes noires et chapeau, dans une voiture tout-terrain au toit ouvrant, il a salué jeudi soir les passants en levant les poings, selon les images diffusées par la télévision libyenne. Des dizaines de personnes se sont approchées de son véhicule pour l'acclamer.
La télévision a affirmé que cette sortie avait été effectuée «sous les raids des agresseurs colonialistes croisés».
Selon des journalistes de l'AFP, des avions ont survolé jeudi Tripoli, où de fortes explosions ont été entendues, suivies de tirs de défense anti-aérienne.
La télévision libyenne, citant une source militaire, a affirmé que «des sites militaires et civils à Tripoli, Aziziyeh et Kikla (avaient) été visés il y a peu par des raids des agresseurs colonialistes croisés».
Interrogée par l'AFP, l'Otan a dans un premier temps affirmé qu'il n'y avait eu aucun appareil envoyé par l'Alliance au-dessus de la ville dans l'après-midi, avant de dire dans la soirée que ses avions avaient peut-être frappé deux cibles près de Tripoli, voire même dans la ville.
De son côté, Aisha Kadhafi, fille du dirigeant libyen, a affirmé jeudi soir devant des centaines de jeunes partisans du régime que demander le départ de son père était une «insulte pour tous les Libyens».
«Vous voulez tuer mon père sous prétexte de protéger les civils. Où sont ces civils? S'agit-il de ceux qui portent des mitraillettes, des RPG et des grenades?», a-t-elle lancé en allusion aux insurgés.
Malgré leur volonté de voir le colonel Kadhafi quitter le pouvoir, les Etats-Unis, qui ont retiré une cinquantaine de chasseurs-bombardiers des missions d'attaque au sol le 4 avril, ont refusé de revenir en première ligne.
«Ils continueront sur la même ligne, c'est-à-dire fournir des avions pour des interventions ponctuelles», a expliqué le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, après s'être entretenu avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en marge de la réunion des chefs de la diplomatie de l'Otan à Berlin.
Avant la réunion de Berlin, Paris et Londres avaient claironné leur intention de presser les alliés d'«intensifier» les raids aériens en fournissant plus d'avions. Mais aucun pays européen n'a répondu à cette demande.