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Les violences en Syrie ont fait 45 morts au moins : Nouvel assaut des chars à Hama


Libé
Vendredi 5 Août 2011

Les violences en Syrie ont fait 45 morts au moins : Nouvel assaut des chars à Hama
L'adoption au Conseil de sécurité des Nations unies d'une déclaration condamnant la répression en Syrie n'a pas freiné les blindés de Bachar al Assad, qui ont fait au moins 45 morts dans un nouvel assaut mercredi soir dans le centre de Hama, rapporte un militant. Selon cet activiste qui a réussi à fuir la ville, quarante personnes ont péri dans les bombardements et sous le feu des mitrailleuses des chars dans le seul quartier d'Al Hader. Cinq autres, dont deux enfants, ont perdu la vie alors qu'ils tentaient de quitter la ville en voiture. Les blindés syriens opèrent depuis dimanche dernier dans Hama, qui est en pointe dans le mouvement de contestation en cours depuis la mi-mars contre le régime du président Bachar al Assad. Plus tôt mercredi soir, des habitants de Hama affirmaient que les bombardements se poursuivaient et que les chars de l'armée syrienne avaient pris position sur la place principale de la ville avec l'aide des milices "chabbiha". "Toutes les communications ont été coupées. Le régime profite de l'intérêt des médias pour le procès (du président égyptien) Hosni Moubarak pour terminer leur travail à Hama", déclarait à Reuters un habitant joint par téléphone satellite. Les chabbiha tirent à vue sur les habitants et des tireurs d'élite dominent la place Orontes, a dit de son côté une pharmacienne syrienne sur la base des témoignages de sa famille, encore sur place. Les opposants syriens des Comités de coordination locale affirment que les autorités tentent d'empêcher les habitants de faire connaître à l'extérieur l'ampleur de la répression. Le groupe ne peut plus contacter ses membres à Hama car tous les moyens de communication ont été complètement coupés, dit l'organisation dans un communiqué. "Il y a un grand mouvement de réfugiés qui tentent de fuir la ville", dit-elle. Depuis cinq mois, la répression a déjà fait 1.600 morts parmi la population civile, selon l'opposition et les organisations des droits de l'homme. Avant le nouvel assaut de mercredi, des militants des droits de l'homme estimaient que l'offensive lancée dimanche contre Hama avait fait au moins 90 morts. Les autorités syriennes affirment que l'armée est entrée dans la ville pour arrêter des hommes armés qui intimidaient les habitants. La télévision officielle a montré des images d'hommes armés portant des vêtements civils, disant qu'ils avaient attaqué les forces de sécurité et des bâtiments gouvernementaux. Les assertions des deux camps sont difficiles à vérifier car Damas a expulsé la plupart des médias indépendants de son territoire. "L'appareil de sécurité pense qu'il peut en finir avec le soulèvement en s'appuyant sur l'option sécuritaire et en tuant autant de Syriens qu'il jugera nécessaire", relève un diplomate en poste dans la capitale syrienne. "Les chars ouvrent le feu sur des bâtiments résidentiels à Hama et Daïr az Zour alors que ces deux villes ont pu manifester pacifiquement pendant des semaines. C'est la première fois que le régime recourt aux chars avec une telle férocité ciblée", ajoute-t-il. En 1982, la ville de Hama avait été le théâtre de la répression sanglante ordonnée par Hafez al Assad, le père de Bachar, contre un soulèvement des Frères musulmans. On estime que 20.000 à 30.000 personnes y ont perdu la vie. Le quartier d'Al Hader avait été particulièrement frappé lors de cette répression massive, et plusieurs secteurs avaient été rasés. A New York, après trois jours de tractations, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté mercredi une déclaration condamnant "les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes".
Il réclame "la fin immédiate de toutes les violences" et presse "toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue et d'éviter les représailles, y compris les attaques contre les institutions de l'Etat". Le Liban, membre non permanent du Conseil de sécurité, s'est dissocié de la déclaration pour ne pas bloquer son adoption par les 14 autres membres.


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